Associations entre apports alimentaires en vitamines B et risque de démence à long-terme dans la cohorte des 3-Cités, Bordeaux - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La démence est la première cause de dépendance et d’invalidité de la personne âgée et aucun traitement étiologique de la principale forme de démence, la maladie d’Alzheimer, n’est à ce jour identifié. Il existe donc un réel enjeu à la recherche de facteurs de risque modifiables sur lesquels baser des stratégies de prévention. Les vitamines du groupe B (B6, folates, B12) pourraient avoir un effet protecteur sur le risque de démence mais les résultats des études épidémiologiques, principalement menées dans des pays avec une politique de fortification en acide folique (États-Unis, Canada), ont été inconstants. Très peu de données sont disponibles en population française. L’objectif de cette étude était d’évaluer les associations entre les apports alimentaires en vitamines B et le risque de démence à long-terme (sur environ 10 ans de suivi) dans une grande cohorte française de personnes âgées.
Matériel et méthodes |
Nous avons inclus 1321 participants du centre bordelais de la cohorte des 3-Cités ayant complété un rappel des 24h en 2001–2002 et ne présentant pas de démence au moment de l’évaluation nutritionnelle. Les cas de démence incidente dans les 10 années suivantes ont été déterminés à partir d’une procédure en trois étapes incluant une batterie de tests neuropsychologiques passée au domicile par un psychologue, un diagnostic posé par un neurologue et la validation des cas incidents par un comité d’experts indépendant. Des modèles de Cox multivariables ajustés sur de nombreux facteurs de confusion potentiels (dont la qualité alimentaire globale) ont été utilisés pour étudier l’association entre les quintiles d’apports alimentaires en vitamines B et le risque de démence. Nous avons étudié en analyse secondaire, le risque de démence associé au non-respect de l’apport nutritionnel conseillé (ANC) français pour les personnes âgées.
Résultats |
Après un suivi moyen de 9 ans, 197 cas incidents de démence ont été diagnostiqués. Des apports supérieurs en folates étaient inversement associés au risque de démence (p de tendance à travers les quintiles d’apports en folates=0,02), avec un risque diminué de plus de moitié pour les participants dans le quintile supérieur d’apports en folates par rapport à ceux dans le quintile inférieur (RRQ5/Q1=0,47 [0,28, 0,81] dans un modèle multivariable ajusté sur 17 facteurs de confusion potentiels). En outre, comparé aux sujets respectant l’ANC français pour les folates (400μg/j), les sujets avec des apports inférieurs à l’ANC avaient un risque augmenté de démence de près de 60 % (RR<ANC/≥ANC=1,59 [0,99, 2,54]). Aucune association n’a été trouvée pour les vitamines B6 et B12.
Conclusion |
En conclusion, des apports supérieurs en folates ont été associés à un risque diminué de démence dans une grande cohorte de sujets âgés français, caractérisée par des statuts relativement bas en folates.
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Vol 31 - N° 3
P. 237 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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