Impact d’une supplémentation en acide docosapentaénoïque n-3 sur la composition tissulaire en acides gras n-3 chez le rat - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le rôle des acides gras polyinsaturés n-3 sur le métabolisme lipidique est bien connu. Néanmoins, la plupart des recherches sont axées sur l’acide docosahexaénoïque (DHA, C22 :6 n-3) et l’acide eicosapentaénoïque (EPA, C20 :5 n-3). Peu d’études concernent l’acide docosapentaénoïque n-3 (DPA n-3, C22 :5 n-3), peu disponible commercialement. Cet acide gras est un dérivé intermédiaire entre l’EPA et le DHA dans la voie de conversion des acides gras polyinsaturés n-3 à partir de l’acide α-linolénique (ALA, C18 :3 n-3). Il pourrait être intéressant tant pour sa capacité à se convertir en EPA ou en DHA que pour ses effets physiologiques spécifiques potentiels. À notre connaissance, aucune étude n’a permis d’observer globalement l’enrichissement spécifique de cet acide gras dans les tissus quand il était supplémenté in vivo. L’objectif de cette étude est donc d’examiner l’effet d’une supplémentation en DPA à une dose physiologique sur la composition en AGPI des principaux tissus chez le rat pour pouvoir orienter de futures études vers la recherche d’effets physiologiques.
Matériel et méthodes |
Deux lots de rats mâles Sprague Dawley (n=8 par lot) ont été nourris pendant 3 semaines à partir du sevrage avec un régime à 10 % de lipides en masse supplémenté ou non avec du DPA à hauteur de 0,5 % des acides gras totaux et contenant de l’ALA (2,3 % des acides gras totaux, ratio n-6/n-3=5). La composition en acides gras totaux de 20 tissus a été étudiée par chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse. Les deux lots ont été comparés par le test t de Student (p<0,05).
Résultats |
Lorsqu’il était supplémenté, la proportion de DPA était augmentée significativement dans le cœur (×2,1), le poumon (×1,8), la rate (×1,6), la moelle osseuse (×1,5) et le rein (×1,3). Sa proportion tendait à augmenter dans les globules rouges (×1,4) et le pancréas (×1,2) mais restait stable dans le foie, le plasma, le cerveau et la rétine, qui sont connus pour être impactés avec des régimes supplémentés en EPA ou en DHA. Les statuts en DHA ont été élevés significativement dans la rate (×1,2), le poumon (×1,2) et tendaient à augmenter dans la moelle osseuse (×1,6). La supplémentation en DPA augmenterait donc la conversion jusqu’au DHA. Les proportions d’EPA ont été accrues significativement dans le foie (×2,0), le plasma (×2,0), la rate (×1,5), le poumon (×1,3) et la moelle osseuse (×1,1). Cela confirmerait la rétroconversion directe ou indirecte en passant par le DHA du DPA vers l’EPA. En ce qui concerne les acides gras polyinsaturés de la série n-6 en compétition avec les enzymes de la voie de conversion des n-3, les proportions de DPA n-6 (C22 :5 n-6) et d’acide arachidonique (C20 :4 n-6) ont diminué dans certains tissus spécifiquement (globules rouges, cœur, rein, rate, poumon).
Conclusion |
Une supplémentation en DPA à hauteur de 0,5 % des acides gras totaux entraîne un enrichissement en acides gras polyinsaturés n-3 et un appauvrissement en acides gras polyinsaturés n-6 ciblés dans certains tissus. Cela laisse présager une action potentielle et spécifique de cet acide gras. Des études sont maintenant programmées pour déterminer les potentiels effets physiologiques spécifiques du DPA au niveau de ces organes en comparaison au DHA et à l’EPA.
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Vol 31 - N° 3
P. 244 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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