Déterminants précoces de l’appréciation et de la consommation d’aliments riches en protéines animales ou végétales à 5 ans - 06/09/17
EDEN mother-child cohort study group
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La consommation de protéines d’origine animale ou végétale est devenue un élément critique en termes de santé comme d’environnement. Dans ce contexte, il semble important de comprendre les facteurs précoces associés à l’appréciation et à la consommation d’aliments riches en protéines animales ou végétales chez l’enfant.
Matériel et méthodes |
Lors du suivi à 5 ans, 1069 enfants de la cohorte mère–enfant Eden ont réalisé un test d’appréciation hédonique pour 36 aliments, tandis que leurs parents remplissaient un fréquentiel de consommation, concernant leur enfant, pour 27 aliments. L’appréciation des aliments riches en protéines animales a été estimée en faisant la moyenne des scores d’appréciation des viandes, poissons et œufs. L’appréciation des aliments riches en protéines végétales a été estimée par le score d’appréciation des lentilles. La consommation des aliments riches en protéines animales a été estimée en sommant les fréquences de consommation des viandes, poissons et œufs. La consommation des aliments riches en protéines végétales a été estimée par la fréquence de consommation des légumes secs. Les pratiques parentales vis-à-vis de l’alimentation ont été évaluées à partir de la durée de l’allaitement, de l’âge d’introduction des aliments solides et du Comprehensive Feeding Practices Questionnaire, complété lors du suivi à 2 ans. Les consommations des enfants à 8 mois ont été estimées à partir d’enregistrements alimentaires sur trois jours.
Résultats |
Les associations entre les pratiques parentales et l’appréciation des viandes, poissons et œufs ou des lentilles ont été respectivement analysées à l’aide d’une régression linéaire ou logistique multinomiale. Les associations entre les pratiques parentales et la consommation des viandes, poissons et œufs ou des légumes secs ont été analysées à l’aide de régressions logistiques multinomiales. L’appréciation des viandes, poissons et œufs n’était pas liée à l’exposition dans la première année de vie, mais associée positivement à la responsabilité perçue des parents dans la mise en place des habitudes alimentaires de leur enfant (p<0,001) et négativement à l’utilisation des aliments pour réguler ses émotions (p=0,02). L’appréciation des lentilles n’était pas associée aux pratiques parentales ni à l’alimentation précoce de l’enfant. La consommation à 5 ans des viandes, poissons et œufs était liée positivement à la consommation à 8 mois de plats composés infantiles (p=0,04) ainsi qu’à la liberté laissée à l’enfant vis-à-vis de son alimentation (p=0,003) et négativement à l’utilisation des aliments pour réguler les émotions de l’enfant (p=0,01). La consommation des légumes secs était liée positivement à la consommation à 8 mois de plats composés infantiles (p=0,01).
Conclusion |
La continuité constatée entre consommation de protéines à 8 mois et 5 ans permet de suggérer une possible fenêtre sensible autour de 8 mois en ce qui concerne la consommation de protéines. Le lien entre les pratiques parentales vis-à-vis de l’alimentation de l’enfant et la consommation et l’appréciation des viandes, poissons et œufs, laisse penser que des campagnes d’information pourraient être utiles pour limiter l’attraction de ces aliments et à l’inverse augmenter l’intérêt pour les légumes secs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 31 - N° 3
P. 248 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?