Implication du remodelage de la membrane plasmique par les acides gras dans la régulation de l’activité de l’inflammasome NLRP3 dans des macrophages humains - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’inflammation chronique et l’activation du système immunitaire sont impliquées dans le développement du diabète de type 2 chez les patients obèses. Des macrophages sont recrutés dans le tissu adipeux de ces patients et sécrètent des cytokines pro-inflammatoires dont l’IL-1β impliquée dans la résistance à l’insuline. Il a été montré que l’inflammasome NLRP3, requis pour la maturation de l’IL-1β, conduit au développement de l’inflammation induite par l’obésité et de la résistance à l’insuline. Contrairement à l’oléate (C18 :1), le stéarate (C18 :0), second acide gras saturé le plus abondant, conduit à l’activation de l’inflammasome NLRP3 dans des macrophages humains. L’addition de C18 :1 au C18 :0 empêche cette activation. Cependant, les mécanismes moléculaires sont inconnus.
Matériel et méthodes |
Des analyses lipidomiques ont été réalisées sur des cellules THP-1 différenciées au PMA après 8h de traitement avec la BSA (témoin), le C18 :0 seul ou associé avec le C18 :1 pour étudier la composition en phospholipides cellulaires. La fluidité membranaire et la formation de gouttelettes lipidiques ont été observées par microscopie confocale avec les sondes fluorescentes Laurdan et HCS LipidTOX. Du C18 :0 radiomarqué a été utilisé pour suivre son incorporation dans les différentes classes lipidiques séparées par chromatographie sur couche mince.
Résultats |
Le C18 :0 conduit à une rigidification de la membrane plasmique sans formation de gouttelettes lipidiques et induit un changement spectaculaire dans le profil des phospholipides, avec une augmentation des espèces saturées de phosphatidylcholine (PC) (10,54 % contre 46,35 % des PCs totales ; p<0,0001) et phosphatidyléthanolamine (PE) (2,30 % contre 5,88 % des PEs totales ; p<0,0001). Le cotraitement C18 :0/C18 :1 renverse la situation et restaure la fluidité membranaire, stimule la formation de gouttelettes lipidiques et réoriente la métabolisation du C18 :0 des phospholipides vers ces gouttelettes. En effet, le co-traitement diminue les espèces phospholipidiques saturées de PC (46,35 % contre 3,72 % des PCs totales, p<0,0001), PE (5,88 % contre 1,98 % des PEs totales ; p<0,0001), et augmente les espèces de phospholipides mono-insaturées de PC (33,41 % contre 56,21 % des PCs totales ; p=0,0002) et PE (33,24 % contre 39,97 % des PEs totales ; p=0,0127).
Conclusion |
L’augmentation de la saturation des phospholipides en présence de C18 :0 induit la rigidification de la membrane plasmique et pourrait mener à l’activation de l’inflammasome NLRP3. L’effet protecteur du C18 :1 est conduit par une réorientation de l’incorporation du C18 :0 des phospholipides vers les gouttelettes lipidiques, combiné à une fluidification membranaire due à l’augmentation des phospholipides insaturés.
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Vol 31 - N° 3
P. 255 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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