Point sur l’épidémiologie des mycétomes au Sénégal - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Les mycétomes sont des processus pathologiques au cours desquels des agents fongiques ou actinomycosiques d’origine exogène produisent des grains. Ce sont des affections qui touchent particulièrement les populations pauvres dans les régions tropicales sèches mais l’incidence n’est pas connue.
Depuis 2016, les mycétomes sont classés sur la liste des maladies tropicales négligées par l’OMS. En effet il s’agit de maladies qui sont négligées sur tous les plans, il n’existe pas de test diagnostic de pointe, ni de données de prévalence, à cela s’ajoute un traitement qui n’est pas codifié avec beaucoup d’échec, très peu d’étude de recherche, le mode de contamination reste d’ailleurs toujours incertain. Le diagnostic repose sur des moyens encore classiques qui sont l’examen direct macroscopique et microscopique et la culture des grains, ce qui ne donne pas une bonne sensibilité et ne permet pas toujours de poser avec certitude l’origine fongique ou actinomycosique qui détermine la démarche thérapeutique.
C’est une maladie chronique dont l’évolution peut prendre plusieurs années. Les mycétomes sont stigmatisants, invalidants et touchent les tranches d’âge actives et particulièrement les hommes.
Objectifs |
Recenser et cartographier le nombre de cas de mycétomes diagnostiqués au CHNU Le Dantec sur une période de 20 ans.
Méthodologie |
Les cas ont été diagnostiqués par examen macroscopique et microscopique direct et culture des grains sur milieu de Sabouraud additionné ou non d’antibiotiques pour les agents fongiques et sur milieu de Loweinsten Jensen pour les agents actinomycosiques.
Résultats |
Au total, 338 cas de mycétomes ont été diagnostiqués de 1993 à 2016 à l’hôpital Aristide Le Dantec. La majorité des cas diagnostiqués au laboratoire sont dus aux agents fongiques soit 63 % et ce sont surtout les agents présentant des grains noirs qui sont plus représentés, l’espèce prédominante était Madurella mycetomatis. Les agents actinomycosiques représentaient 24 % des cas et Actinomadura pelletieri était majoritaire. Pour 13 % des agents de mycétomes diagnostiqués l’origine fongique ou actinomycosique n’a pu être déterminée. La cartographie est en cours.
Conclusion |
Il est primordial de sensibiliser les cliniciens, les chercheurs et les autorités afin de les impliquer dans la prise en charge des mycétomes dont le fardeau est plus lourd que l’on ne pense dans les zones reculées des pays en voie de développement ou il n’y a pas l’accès au diagnostic ni au traitement parce que le personnel de santé n’a pas les compétences pour les prendre en charge.
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Vol 27 - N° 3
P. e7 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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