Suivi à 10 ans d’un essai thérapeutique en transplantation rénale comparant deux stratégies immunosuppressives avec corticoïdes et globuline anti-thymocytes : ciclosporine/azathioprine contre tacrolimus/mycophénolate mofétil - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
L’essai clinique prospectif randomisé comparant ciclosporine/azathioprine (csa/aza) à tacrolimus et mycophénolate mofétil (Tac/MMF), associés à des corticoïdes et une induction par globulines anti-thymocytes (ATG) n’a pas démontré de supériorité d’une stratégie à 3 ans. Les principaux critères de jugement étaient le taux de rejets aigus (clinique et prouvé par biopsie) à 1 an, le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe), les taux de survie des patients et des greffons à 1 an et 3 ans. Nos objectifs, ici, ont été d’évaluer au bout de 10 ans de suivi, les données de la population initiale de l’étude CATM2.
Matériels et méthodes |
C’est une étude observationnelle à 10 ans de suivi. Nous avons analysé les taux de survie rénale (sans et après censure des décès), des patients, et des évènements secondaires chez 289 greffés rénaux. Les analyses statistiques ont été réalisées en intention de traiter.
Résultats |
À 10 ans de suivi, la survie globale était de 72,2 % dans le groupe CsA/Aza vs. 69,5 % dans le groupe Tac/MMF, (p=0,335). La survie rénale était de 83,3 % vs. 78,9 % (p=0,61) et la survie des patients de 86,7 % vs. 88 % (p=0,738), dans le groupe CsA/Aza vs. Tac/MMF. Le DFGe était de 46,9±1,8 et 55,8±2,2mL/min/1,73m2 dans les groupes CsA/Aza et Tac/MMF, respectivement (p=0,002). Les rejets aigus étaient significativement plus fréquents dans le groupe CsA/Aza (17,8 %) que dans le groupe Tac/MMF (9,1 %) (p=0,03). Il y avait plus d’infections opportunistes parasitaires (5 % vs. 0 %, p=0,007) et d’intolérance digestive dans le groupe TaC/MMF (11,2 % vs. 2,1 %, p=0,002). L’apparition de donor specific antibodies était plus fréquente dans le groupe CsA/Aza (13,9 % vs 2,9 %, p=0,001). On notait 54,1 % de modification de l’immunosuppression dans le groupe Csa/Aza vs. 25,5 % dans le groupe Tac/MMF (p=0,005). Le coût annuel du traitement était supérieur dans le groupe Tac/MMF.
Discussion |
Après 10 ans de suivi, cette étude ne démontre pas de différence significative entre les associations CsA/Aza et Tac/MMF, en termes de survie rénale et de survie patient. Cependant, la fonction rénale était meilleure, le taux de rejets aigus moindre, le taux de complications infectieuses non létales et de toxicité digestive supérieur dans le groupe Tac/MMF.
Conclusion |
Une association CsA/Aza après induction par ATG reste une stratégie immunosuppressive efficace et sûre en transplantation rénale.
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Vol 13 - N° 5
P. 268 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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