Polykystose rénale autosomique dominante et dialyse péritonéale : études rétrospectives à partir de 2 registres nationaux REIN et RDPLF - 16/09/17

Doi : 10.1016/j.nephro.2017.08.046 
M. Sigogne 1, L. Kanagaratnam 2, V. Dupont 1, C. Couchoud 3, C. Verger 4, H. Maheut 1, C. Barbe 5, E. Canivet 1, A. Petrache 1, M. Dramé 5, P. Rieu 6, F. Touré 6,
1 Néphrologie, CHU de Reims, hôpital Maison-Blanche, Reims cedex, France 
2 Unité d’aide méthodologique, CHU de Reims, hôpital Maison-Blanche, Reims cedex, France 
3 Pôle rein/simulation, Agence de la biomédecine, Saint-Denis, France 
4 Néphrologie-dialyse, Registre de dialyse péritonéale de langue française (RDPLF), Pontoise, France 
5 Unité de biostatistique et d’aide méthodologique, CHU de Reims, Reims, France 
6 Néphrologie, CHU de Reims, Reims, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La polykystose autosomique dominante (ADPKD) est responsable de 6 à 10 % des IRCT chaque année. Le phénotype de cette affection génétique est dominé par une augmentation du volume rénal et hépatique, une fréquence plus élevée de diverticules coliques et de hernies de la paroi abdominale. Pour ces raisons, de nombreux néphrologues sont réticents à l’idée de proposer la dialyse péritonéale (DP) aux patients atteints d’ADPKD.

Patients et méthodes

Nous avons analysé la survie globale et la survie technique des patients d’ADPKD traités par DP en France. Pour cela nous avons mené deux études rétrospectives sur les patients commençant la dialyse entre 2000 et 2010, et sur la base de deux registres français : le Réseau français d’épidémiologie et d’information rénale (REIN) et le Registre de dialyse péritonéale en langue française (RDPLF). Nous avons comparé les caractéristiques cliniques et le devenir des groupes suivants :

– patients ADPKD traités par DP comparativement aux patients ADPKD traités par HD (registre REIN) ;

– patients ADPKD en DP comparativement aux patients non ADPKD en DP (registre RDPLF).

Résultats

Ainsi, 5291 patients ADPKD et 12 856 patients non ADPKD ont été inclus. Les patients ADPKD pris en charge en DP représentaient 10,91 % de la population ADPKD totale. Ils avaient une albuminémie plus élevée (38,8±5,3 vs 36,8±5,7, p<0,0001) et étaient moins diabétiques (5,31 vs 7,71 %, p<0,03) que les patients ADPKD en HD. L’utilisation de la DP chez les patients atteints d’ADPKD était positivement corrélée à la probabilité d’une transplantation rénale. Le traitement par DP n’était pas associé à un sur-risque de décès chez les patients ADPKD, ratio de risque (HR)=1,15 [0,84–1,58], alors que le diabète et le vieillissement étaient des facteurs de risque importants de décès. Comparativement aux patients non ADPKD en DP, les patients ADPKD en DP étaient : plus jeunes, avaient moins de comorbidités et une meilleure survie globale. Le statut ADPKD n’était pas associé à un sur-risque d’échec technique ou à un sur-risque de péritonite.

Discussion

Selon nos résultats :

– la DP est proposée à une population faible et sélectionnée de patients atteints d’ADPKD ;

– le traitement par DP n’a pas d’impact négatif sur la survie globale des patients ADPKD ni sur leur survie technique.

Conclusion

Par conséquent la DP est une option de traitement raisonnable pour les patients ADPKD.

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Vol 13 - N° 5

P. 270 - septembre 2017 Retour au numéro
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