L’indole-3-acétique acide, l’indoxyl sulfate et le para-cresyl sulfate ne sont pas corrélés aux marqueurs de l’anémie des patients hémodialysés chroniques - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Des expériences in vitro ont incriminé les toxines urémiques dans la survenue de l’anémie des patients hémodialysés (HD), mais peu de données cliniques ont été publiées. Nous avons étudié si l’acide indole 3-acétique (IAA), l’indoxyl sulfate (IS), et le para-cresyl sulfate (PCS) sont impliqués dans l’anémie des HD en corrélant leurs concentrations plasmatiques avec le taux d’hémoglobine (Hb) et les besoins en érythropoïétine (EPO).
Patients et méthodes |
Étude observationnelle transversale incluant les patients HD de 2 centres. 3 approches statistiques différentes :
– comparaison des HD traités ou non traités par EPO ;
– régression linéaire entre les concentrations plasmatiques des toxines urémiques et l’Hb, le ratio Dose d’EPO/Hb, ou l’indice de résistance à l’EPO (IRE ; EPO/Hb/kg de poids corporel) ;
– régression logistique multinomiale de 6 groupes de patients classés selon le traitement par EPO ou non et les taux d’Hb (<10, 10–12,>12g/dL).
Résultats |
Deux cent quarante patients HD ont été inclus, dont 55,4 % d’hommes ; 42,5 % étaient diabétiques. L’âge moyen était de 67,6±16,0 ans. Les patients avec et sans EPO avaient des concentrations identiques de IAA, IS ou PCS. Dans le modèle linéaire multivarié les corrélations entre la concentration plasmatique d’IAA, d’IS et de PCS et l’Hb, l’EPO/Hb et l’IRE n’étaient pas statistiquement significatives. Enfin, le modèle multinomial ne retrouvait pas non plus de relation entre la concentration en IAA, IS ou PCS et l’appartenance aux différents groupes.
Discussion |
Malgré 3 approches statistiques différentes, nous n’avons pas pu établir de lien entre les concentrations plasmatiques d’IAA, IS et PCS, et les marqueurs de l’anémie des HD. Nos données in vivo ne vont pas dans le sens des données in vitro concernant l’implication de ces toxines urémiques dans la survenue de l’anémie des HD. Par exemple, il a été montré in vitro que l’IS inhibe l’activation de HIF en conditions d’hypoxie et donc la production d’EPO [1 ]. Les données de cette étude observationnelle transversale nécessitent d’être confirmées dans des études prospectives. Néanmoins, il s’agit de la première étude clinique sur ce sujet.
Conclusion |
Les toxines urémiques indoliques (IS et IAA) ainsi que le PCS n’ont pas ou peu d’effet sur les paramètres de l’anémie des patients HD chroniques.
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Vol 13 - N° 5
P. 271-272 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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