Le buttonhole, technique de choix pour les patients dialysés à domicile : expérience d’un centre - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
La technique du buttonhole (BH) consiste à piquer la fistule artérioveineuse (FAV) au même endroit, avec même angle et même profondeur, afin de créer un tunnel et pouvoir utiliser des aiguilles émoussée. Les mérites de cette technique par rapport aux autres techniques ont toujours été un sujet de controverse.
Objectif |
Étudier la technique du BH sur l’incidence des complications vasculaire et surtout infectieuse de l’abord vasculaire.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective, incluant 36 patients en dialyse à domicile, formés au BH par la même équipe. Les paramètres épidémiologiques, clinico-radiologiques ont été recueillis des dossiers médicaux. La douleur lors de la ponction est évaluée par un questionnaire.
Résultats |
L’âge moyen est de 47,3 ans (22–72), le sex-ratio est de 1,5 (24H/12F), la néphropathie initiale : 25 % glomérulaire, 9 % vasculaire, 9 % diabétique, 6 % interstitielle et 19 % maladies systémiques. L’ancienneté du BH est en moyenne de 17,4 mois (3–49) ce qui correspond à 6890 séances d’hémodialyse. La FAV, native dans tous les cas, est radio-radiale chez 43 % des patients, humérobasilique chez 31 % et humérocéphalique chez 26 %. Tous les patients bénéficient d’une surveillance du débit de la FAV une fois/3 mois par transonic. Douze patients n’ont jamais nécessité d’exploration radiologiques (écho-Doppler et/ou fistulographie). Une seule thrombose et 9 sténoses nécessitant une dilatation par angioplastie. Un seul épisode infectieux des points de ponction a été noté au début de l’utilisation du BH. Notre protocole a été modifié en utilisant de la mupirocine sur les points de ponction après chaque retrait des aiguilles. Depuis, aucune infection n’a été relevé. Plus de la moitié des patients ne ressentent aucune douleur à la ponction.
Discussion |
Plusieurs études avaient montré l’avantage du BH par rapport à la technique de l’échelle de corde, mais avec un risque d’infection plus important. L’expérience de notre centre va à l’encontre de ces résultats. Sur une durée moyenne de 17,4 mois, nous n’avons noté qu’un seul épisode infectieux. Nos résultats s’expliquent par un respect rigoureux du protocole d’asepsie, de ponction et à l’utilisation de la mupirocine en prophylaxie.
Conclusion |
Chez les hémodialysés dans les centres, le BH a des indications très limitées. En revanche, chez les patients dialysés à domicile elle doit être une technique de choix, en raison de complications très faibles et de risque infectieux maîtrisé si on respecte un protocole de soins rigoureux.
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Vol 13 - N° 5
P. 299 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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