Grossesses menées sous anticalcineurines en transplantation rénale - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
L’adaptation des anticalcineurines (ACN) lors des grossesses en transplantation rénale reste peu codifiée. Il est conseillé d’augmenter leurs posologies en regard de taux résiduels sériques qui diminuent physiologiquement per-partum sans preuve, cependant, d’une baisse d’efficacité thérapeutique concomitante. Nous rapportons ici le devenir de 34 grossesses au cours desquelles les posologies d’ACN n’ont pas été modifiées.
Patients et méthodes |
Cette étude rétrospective, monocentrique a étudié les caractéristiques néphrologiques et obstétricales de 34 grossesses (36 naissances) menées, entre 1987 et 2014, chez 27 patientes transplantées rénales traitées par ACN maintenus à posologies fixes. L’évolution pédiatrique était évaluée au travers d’un questionnaire parental téléphonique.
Résultats |
L’âge moyen à l’initiation de la grossesse étaient de 28,5 (±4,7) ans. La créatininémie avant grossesse était inférieure à 15mg/L chez 23 patientes (moy : 12,8±1,65mg/L), aucune n’avait de protéinurie. Douze grossesses étaient menées sous tacrolimus et 22 sous ciclosporine. Les tacrolémies et ciclosporinémies résiduelles moyennes diminuaient respectivement de 48 et 55 % (nadir : 30 semaines d’aménorrhée, SA). Aucun rejet aigu ne survenait per-partum. Une allo-immunisation anti-HLA était identifiée chez 6 patientes (23 %) à 1 an et 15 (55 %) à 4 ans, de type donor specific antigen dans respectivement 1 et 3 cas. Huit patientes (30 %) avaient une dysfonction du greffon à 2 ans, rattachée à un processus immunologique, à une toxicité des ACN ou sans cause identifiée chez respectivement 2, 2 et 4 d’entre elles. Hypertension artérielle gravidique et prééclampsie survenaient chez 13 (38 %) et 6 (18 %) des patientes. Le poids de naissance moyen était de 2447 grammes (500–3650) et le terme moyen de 35,6 (±3,7) SA. Une prématurité et une hypotrophie étaient rapportées dans 44 % et 46 % des cas. Deux enfants sur 19 présentaient un épisode infectieux grave et 1 avait un retard psychomoteur.
Discussion |
L’absence de majoration per-partum des posologies d’ACN ne s’est pas associée dans ce travail à une sur-incidence de rejet aigu ou dysfonction chronique du greffon et le taux de complications vasculorénales est paru un peu plus bas que dans la littérature.
Conclusion |
Les résiduels d’ACN, mais non leur forme libre (active), diminuent per-partum. Ainsi, maintenir leur posologie fixe lors de la grossesse ne paraît pas être une attitude délétère.
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Vol 13 - N° 5
P. 310 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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