Valeur pronostique de l’hématurie lors de la rémission au décours d’une première poussée de glomérulonéphrite extracapillaire pauci-immune (GNEC) - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
L’atteinte rénale est un facteur pronostique majeur des vascularites associées aux ANCA (VAA). Le traitement des VAA vise la rémission rapide. Sur le plan rénal, la rémission est définie par une diminution ou une stabilité de la créatininémie et de la protéinurie. L’hématurie est d’interprétation difficile. Le but de ce travail est d’évaluer la valeur pronostique de l’hématurie lors la rémission au décours d’un premier épisode de GNEC.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective de patients en 1re poussée de GNEC histologiquement prouvée après obtention de la rémission de la VAA (BVAS=0) après traitement d’induction conventionnel. L’hématurie est définie par : bandelette urinaire>1+ et/ou la cytologie urinaire≥10 000 érythrocytes/mL (H+). Le critère de jugement principal (CDJ) est la rechute rénale (RR) et l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT). La RR est définie par une élévation de la créatininémie et/ou l’apparition d’une hématurie et/ou la confirmation histologique menant à une modification du traitement. L’IRCT est définie par un GFRe<15mL/min/1,73m2.
Résultats |
Les dossiers de 86 patients ont été analysés : 41 femmes et 45 hommes, âge moyen de 60,5±12,3 ans ; MPO-ANCA : n=42, PR3-ANCA : n=39 ; créatinine : 2,9mg/dL au diagnostic, 1,6mg/dL lors de la rémission. Il n’y a pas de différence clinique, biologique ou histologique significative entre les patients H+ et H− au diagnostic ou lors de la rémission. Le CDJ est atteint chez 34 patients (26 RR). En analyse de survie, il n’a pas de différence pour le CDJ. En revanche, la survie sans RR est moins bonne dans le groupe H+ (p=0,002). La RR survient plus précocement dans le groupe H+ que dans le groupe H− (30,3±14,1 vs. 55,7±26,8 mois, p=0,017). En analyse multivariée, 3 facteurs sont associés à la RR : l’hématurie à la rémission pour les RR dans les 44 premiers mois (p=0,03), la durée d’immunosuppression (p<0,001) et le type d’ANCA (PR3+ vs. PR3−) (p=0,07). Aucune différence n’a été retrouvée entre les 2 groupes concernant le risque d’IRCT.
Discussion |
En accord avec les études précédentes, nous n’avons pas montré d’influence de l’hématurie sur le risque d’IRCT (Karras A. et al., 2015), mais un rôle pronostique sur le risque de rechute, en particulier dans les premiers mois suivant la rémission (Rhee R.L. et al., 2016).
Conclusion |
Cette étude rétrospective souligne l’association entre l’hématurie à la rémission et le risque de RR précoce au décours d’une 1re poussée de GNEC.
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Vol 13 - N° 5
P. 346 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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