Les hypernatrémies font partie des désordres hydroélectrolytiques les plus fréquents en réanimation. Elles constituent en elles-mêmes un facteur pronostique (la valeur de la natrémie entre dans le calcul des scores de gravité tel que APACHE et IGS). L’objectif de notre travail est de décrire l’incidence de l’hypernatrémie en réanimation et ses répercussions sur le pronostic des patients.

Nous avons colligé rétrospectivement les dossiers de malades admis en réanimation des urgences médicochirurgicales du CHU Hassani Abdelkader de Sidi-Bel-Abbès sur une période de deux ans (2015 et 2016). Nous avons analysé les données cliniques, biologiques et la prise en charge de l’hypernatrémie.

Cent cinq patients sur 950 admis en réanimation ont présenté une hypernatrémie soit une incidence de 11 %. On note une prédominance masculine, l’âge moyen était de 65 ans. Vingt-cinq pour cent des patients étaient des cérébrolésés, 30 % présentant un état septique. Cinquante-cinq sur 105 des patients avaient une hypernatrémie entre 145–150 meq/L, 38/105 avaient une natrémie entre 150–160 meq/L et 12/105 des patients avaient une natrémie entre 160–165 meq/L. Quatre-vingt-dix pour cent des patients ont été réhydratés par voie entérale par l’eau libre, et 10 % par du sérum glucosé 5 %. La mortalité était de 28,5 %, liée au degré de sévérité de l’hypernatrémie.

La natrémie s’est élevée à plusieurs jours de l’admission en réanimation en rapport en particulier avec l’hyperhydratation dans le traitement d’une rhabdomyolyse par du sérum salé 0,9 % par manque de Ringer lactate, du sérum bicarbonaté et du soluté hypotonique à notre niveau. Les facteurs aggravants étaient le manque de calcul du déficit hydrique, la non observance du traitement par le personnel infirmier.

La prise en charge des hypernatrémies en réanimation peut être améliorée par le respect des règles de remplissage, le choix du soluté adéquat et respect des infirmières des prescriptions de perfusion.