L’ostéomalacie est une pathologie peu fréquente qui doit systématiquement être évoquée devant tout syndrome douloureux mal étiqueté. Nous rapportons un rare cas d’ostéomalacie par diabète phosphoré où la scintigraphie osseuse était d’une grande importance dans l’orientation étiologique.

Mme S.H. âgée de 62 ans, adressée à notre service pour exploration de douleurs osseuses diffuses invalidantes avec fractures des fémurs. Une origine secondaire était suspectée. La patiente a bénéficié d’une scintigraphie osseuse planaire (SOP) au ^99mTc-HMDP complétée par une tomographie par émission monophotonique couplée à un scanner de repérage (TEMP/TDM).

La SOP a montré plusieurs foyers d’hyperfixation intenses punctiformes au niveau du gril costal, des diaphyses ulnaires et fémorales et du bassin qui correspondaient sur les coupes TEMP/TDM à des stries de Looser Milkman. Le diagnostic d’ostéomalacie était très probable. Le bilan biologique a mis en évidence une hypocalcémie à 2,1mmol/L avec une hypophosphatémie à 0,9mmol/L et phosphaturie à 34,9mmol/L. L’ostéodensitométrie a mis en évidence une ostéoporose diffuse avec un T-score de −5,4 au niveau du rachis et −4,3 au niveau du col fémoral. L’association d’une ostéomalacie, hypophosphatémie avec une phosphaturie inadaptée ainsi qu’une déminéralisation osseuse diffuse étaient très en faveur de diabète phosphoré.

La scintigraphie osseuse a un rôle important dans l’orientation du diagnostic d’ostéomalacie, mettant en évidence un superscan métabolique ou des stries de Looser Milkman. Ces images doivent être bien connues de façon à ne pas orienter le diagnostic vers une autre pathologie et en particulier des métastases osseuses.