Hyperprolactinémie particulièrement sévère sans macroadénome hypophysaire - 17/09/17
Résumé |
Introduction |
Il existe de multiples médicaments susceptibles de causer une hyperprolactinémie. Cette élévation ne dépasse généralement pas 100ng/mL sauf pour certains neuroleptiques, comme la risperidone, où cette élévation peut atteindre 200ng/mL. Au-delà de cette valeur, le diagnostic de prolactinome est le plus probable.
Observations |
Une patiente de 48 ans est admise pour mise au point d’une inappétence associée à des nausées, une perte de poids et une fatigue extrême. L’examen clinique révèle un IMC à 17,6kg/m2 et une légère hypertension artérielle. La patiente ne présente ni gynécomastie, ni galactorrhée. Son traitement à domicile consiste en amitriptyline, L-thyroxine, pantoprazole, pilule œstro-progestative en continu (Yasmin), zolpidem, et dompéridone ou métoclopramide en alternance depuis plusieurs semaines. Une gastroscopie montre une oesophagite associée à une hernie hiatale. Le scanner abdominal est sans particularité. La biologie montre une hyperprolactinémie sévère (694ng/mL). Une IRM hypophysaire décrit un microadénome de 5mm de plus grand axe.
Un rythme hormonal de 24h réalisé après l’arrêt de sa pilule œstro-progestative et des anti-nauséeux montre une nette diminution des taux de prolactine (49 à 71ng/mL). L’arrêt ultérieur de l’amitriptyline n’entraîne qu’une diminution marginale de la prolactinémie (49 à 56ng/mL).
Discussion |
Le cas de cette patiente décrit une hyperprolactinémie d’origine médicamenteuse inhabituellement sévère (près de 700ng/mL), associée principalement à la prise d’anti-nauséeux. Il est en outre probable qu’un microprolactinome et/ou l’anxiodépression sévère présentée par la patiente aient aggravé l’élévation observée, comme en témoigne l’hyperprolactinémie modérée persistante malgré l’arrêt des médicaments incriminés.
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Vol 78 - N° 4
P. 316-317 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.