La mortalité des perforations instrumentales de l'oesophage est élevée : expérience de 54 cas traités - 01/01/02
J. Jougon * , F. Delcambre, T. MacBride, A. Minniti, J.F. Velly*Correspondance et tirés à part
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Objectifs : Souligner la gravité des perforations iatrogènes de l'oesophage et en discuter la prévention et la prise en charge thérapeutique.
Patients et méthodes : Nous avons étudié les dossiers des patients traités pour perforation iatrogène de l'oesophage de 1980 à 2000. Le recueil des données a été rétrospectif de 1980 à 1995 puis prospectif de 1995 à 2000. Toutes les données concernant l'anamnèse, des manifestations cliniques, du traitement et des suites ont été analysées.
Résultats : Cinquante-quatre patients on été traités pour une perforation instrumentale de l'oesophage. Il s'agissait de perforations au décours d'une endoscopie exploratrice (n = 24), d'une dilatation endoscopique (n = 13), d'une tentative d'intubation trachéale (n = 5), d'une extraction de corps étranger (n = 5), d'un traitement endoscopique de varices oesophagiennes (n = 4), d'une échocardiographie transoesophagienne (n = 2) et de la mise en place d'une prothèse duodénale (n = 1). Les manifestations cliniques étaient immédiates dans 18 cas, et retardées dans les autres cas. L'intervalle préthérapeutique était compris entre deux heures et 45 jours avec une moyenne de 70 heures. Tous les patients ont été opérés après antibiothérapie à large spectre et réanimation adaptée, à l'exception de trois qui ont été traités médicalement en raison de leur mauvais état général. Quatorze patients (26 %) sont décédés dont les trois patients non opérés.
Conclusion : Les perforations instrumentales de l'oesophage sont associées à une mortalité élevée, probablement en raison de leur survenue chez des patients fragiles. Ces perforations sont souvent diagnostiquées avec retard. Une bonne pratique de l'endoscopie et une surveillance adéquate après des manoeuvres endoscopiques devrait permettre un traitement chirurgical plus rapide et des suites plus favorables.
Mots clés : effets indésirables ; intubation trachéale ; médiastinite ; oesophagoscopie ; perforation oesophagienne.
Abstract |
Objective: To underline the severity of instrumental esophageal perforations and to discuss their management.
Patients and methods: Data from patients treated for instrumental esophageal perforation were collected retrospectively from 1980 to 1995 then prospectively since 1995 to 2000.
Results: Fifty-four patients were treated for instrumental perforations. Perforation occurred after exploratory endoscopy (n=24), endoscopic dilation (n=13), attempted tracheal intubation (n=5), foreign body extraction (n=5), treatment of esophageal varices (n=4), trans-esophageal echocardiography (n=2), and duodenal prosthesis implantation (n=1). Clinical manifestations were immediate in 18 cases and delayed in all others, with an interval before treatment ranging from 2 hours to 45 days (mean= 70 hours). All patients were operated after large spectrum antibiotherapy and intensive care, except 3 who were treated medically due to their poor general condition. Fourteen (26%) patients died, including the 3 non-operated ones.
Conclusion: Instrumental esophageal perforations are associated with a high mortality, probably due to the poor general condition of the patients. Diagnosis of these perforations is often delayed. A good experience of endoscopic maneuveurs and adequate post-endoscopic monitoring could allow earlier surgical treatment with lower mortality.
Mots clés : adverse effects ; esophageal perforation ; esophagoscopy ; mediastinitis ; tracheal intubation.
Plan
Vol 127 - N° 1
P. 26-31 - janvier 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.