Prise en charge des ruptures prématurées des membranes (RPM) entre 18 et 28 semaines d'aménorrhée (SA) : expectative versus amnio-infusion thérapeutique transabdominale. À propos de 50 cas - 09/03/08
Objectif : Évaluer l'intérêt et les conséquences materno-foetales de l'amnio-infusion thérapeutique (AIT) dans une population de patientes présentant une RPM précoce entre 18 et 28 SA.
Matériel et Méthodes : Étude rétrospective du 1/1/1994 au 31/12/1999 incluant les patientes présentant une grossesse mono-foetale sans pathologie foetale associée, ayant rompue depuis au moins 72 heures entre 18 et 28 SA. Analyse des dossiers des mères et des enfants avec un suivi maximal de 6 ans.
Résultats : Parmi les 50 patientes de l'étude, une corticothérapie a été réalisée dans 66 % des cas, une antibiothérapie par Pénicilline A dans 90 % des cas et 13 d'entre elles ont bénéficié d'une ou plusieurs AIT. L'âge gestationnel moyen lors de la RPM est significativement plus précoce dans le groupe amnio-infusion que dans le groupe expectative (23,2 SA versus 25,4 SA ; p = 0,0004), alors qu'il n'existe pas de différence significative quant à l'âge gestationnel à l'accouchement (28,2 SA versus 27,7 ; p = 0,44). L'AIT n'apparaît donc pas comme un facteur déclenchant le travail, avec une latence entre la RPM et l'accouchement significativement plus longue dans le groupe amnio-infusion (36,9 jours versus 16 jours ; p = 0,0001).
Malgré cette latence plus longue, il n'existe pas plus de chorioamniotite dans le groupe amnio-infusion (15,4 % versus 21,6 % ; p = 0,63) et les conditions de naissance ainsi que la mortalité périnatale ne sont pas significativement différentes dans les deux groupes. De même, après un suivi moyen de 14 mois (0 à 65 mois), les séquelles pulmonaires, articulaires ou psychomotrices ne sont pas significativement différentes dans les deux groupes.
Conclusion : L'amnio-infusion thérapeutique n'est pas délétère pour la mère et son foetus puisqu'elle ne déclenche pas le travail et n'augmente pas l'incidence des infections materno-foetales et néonatales. De plus, elle permet probablement lorsque la latence est longue, d'éviter les séquelles de type mécanique comme l'hypoplasie pulmonaire, les déformations articulaires ou les malpositions des membres.
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Vol 31 - N° 2
P. 213 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.