Nous rapportons 4 cas d'hémorragie du post partum après césarienne attribuée à une cause inhabituelle : un faux anévrysme du pédicule utérin.

Il s'agit d'un diagnostic différentiel à ne pas méconnaître car cette situation peut engager le pronostic vital et nécessiter de nombreuses transfusions et interventions chirurgicales, comprenant éventuellement la réalisation d'une hystérectomie.

Les faux anévrismes ou pseudo anévrismes peuvent apparaître après un traumatisme, une pathologie trophoblastique, un cancer, une infection ou une exposition au distilbéne. Dans le cas qui nous intéresse, il s'agit vraisemblablement d'un traumatisme du pédicule utérin au cours de la réalisation ou de la suture de l'hystérotomie.

Des épisodes intermittents de métrorragies importantes qui sont difficiles à contrôler avec un curetage, voir aggravés, représentent le tableau typique et doivent faire évoquer le diagnostic. Celui-ci peu être confirmé par l'échographie ou l'IRM et surtout par l'angiographie qui reste la technique de référence. Celle ci permet de confirmer l'hypothèse diagnostique et de réaliser le traitement par embolisation. Cette méthode conservatrice de pris en charge remplace l'hystérectomie qui était généralement pratiqué dans cette situation, permettant de préserver la fertilité des patientes.

Si l'échographie ne met en évidence aucun signe en faveur d'une rétention placentaire et qu'il n'existe aucun signe clinique ou biologique d'endométrite, il faut réaliser rapidement une artériographie pour confirmer le diagnostic et dans le même temps réaliser une embolisation du faux anévrisme qui permettra un arrêt immédiat des saignements. Contrairement aux hémorragies précoces du post partum l'embolisation n'a pas besoin d'être bilatérale car il n'existe pas de suppléances vasculaires controlatérales. Aucun contrôle ultérieur n'est nécessaire.

Les auteurs pensent qu'en cas d'hémorragie du post partum retardé après césarienne une angiographie doit être rapidement proposée.