Le cancer du pancréas est souvent diagnostiqué tardivement avec une maladie localement évoluée ou métastatique avec une survie en médiane de 6 à 12 mois. Il existe une certaine controverse sur le rôle de la chimioradiothérapie par comparaison à la chimiothérapie seule dans la prise en charge de ces patients. L’objectif de cette étude était d’identifier les patients candidats à une chimioradiothérapie pour un meilleur résultat et donc de développer des critères de sélection.

Il s’agit d’une étude rétrospective des patients atteints de cancer du pancréas localement évolué qui ont été traités par irradiation dans le service de radiothérapie-oncologie de Blida entre janvier 2005 et décembre 2015. Les résultats de survie ont été analysés selon la méthode Kaplan–Meier.

Cent dix-sept patients ont été identifiés, 98 % ont reçu une chimiothérapie avant la radiothérapie et 85 % ont reçu une chimioradiothérapie concomitante. Les patients en situation de réponse sur l’imagerie (scanographie/IRM) après la chimiothérapie (avant de commencer la radiothérapie) avaient une durée médiane de survie globale de 17,4 mois par rapport à 10,3 mois en cas de non réponse (hazard ratio [HR] : 0,54 ; intervalles de confiance à 95 % [IC95 %] : 0,33–0,86 ; p=0,01). À 3 mois après la radiothérapie, les patients en situation de réponse à la chimiothérapie avaient une durée médiane de survie globale de 56 mois contre 10,7 mois (HR : 0,27 ; p=0,003). La diminution de CA19.9 avant la radiothérapie n’a pas été significativement corrélée avec la survie sans progression ou la survie globale. À 3 mois après la radiothérapie, la durée médiane de survie globale était de 20,1 mois en cas de réponse du CA19.9 comparativement à 10,5 mois en cas de non réponse (p<0,001).

Les patients en situation de réponse à la chimiothérapie sur l’imagerie avant la radiothérapie avaient une probabilité de survie sans progression et de survie globale nettement meilleure qu’en cas de non réponse et semblaient donc tirer un bénéfice de la chimioradiothérapie. Cela pourrait donc être utilisé dans la sélection des patients pour la chimioradiothérapie. Une diminution de la concentration de CA19.9 avant la radiothérapie n’a pas été en corrélation avec une amélioration de la probabilité de survie et est donc moins utile pour la sélection des patients pour la chimioradiothérapie.