L’objectif était l’étude rétrospective visant à évaluer le contrôle local la survie globale, la survie sans progression et la toxicité. Des facteurs prédictifs de réponse au traitement ont été recherchés.

Trente-cinq patients atteints de carcinome hépatocellulaire inopérables ont été pris en charge entre mars 2013 et décembre 2016 par irradiation en conditions stéréotaxiques dans notre centre. La radiothérapie en conditions stéréotaxiques a été réalisée en respiration libre avec gating adaptatif sur un accélérateur TrueBeam Novalis par une technique d’arcthérapie dynamique. Le contrôle local a été évalué selon les critères Modified Response Evaluation Criteria in Solid Tumors (mRECIST). Les données de survie ont été analysées avec la méthode Kaplan–Meier.

Le suivi médian était de 10,7 mois. La dose médiane prescrite dans le volume cible prévisionnel était de 50Gy en cinq fractions. Au regard des contraintes de dose aux organes à risque ou en cas d’altération de la fonction hépatique, la dose et le fractionnement ont été adaptés. La taille médiane des lésions était de 37mm (extrêmes : 10–100mm). Soixante-neuf pour cent des patients avaient reçu un prétraitement lourd : 43 % des patients avaient eu une chimioembolisation transartérielle (transarterial chemoembolisation [TACE]), 31 % une radiofréquence, 14 % avaient subi une résection chirurgicale, 11 % avaient reçu du sorafénib. Quarante-trois pour cent des patients n’avaient pas eu de pose de repères fiduciels. La probabilité de contrôle local était de 100 % à 6 mois et 94 % à12 mois, celle de survie globale respectivement de 94 % et 80 %, celle de survie sans progression était de 76 % et 30 %. Aucun facteur ne semblait prédictif de la survie globale ni de la survie sans progression parmi les facteurs testés (valeur du volume cible prévisionnel, fractionnements, pose de clip), probablement par manque de puissance. Il n’y a eu aucun cas d’hépatite radio-induite (radiation induced liver disease [RILD]), ni aucun décès iatrogénique. Un patient a souffert d’un ulcère gastroduodénal de grade 3.

Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature et confirment que la radiothérapie en conditions stéréotaxiques est une technique efficace et bien tolérée. Néanmoins, des études prospectives randomisées permettraient d’évaluer sa place dans la stratégie thérapeutique.