Le recours aux soins et les comportements en matière de santé sont différents selon le sexe. Les données épidémiologiques concernant les adolescents montrent comment ces différences apparaissent rapidement au cours des années pubertaires, et semblent constituer une facette du processus de sexualisation globale qui caractérise cette période de la vie. Les adolescentes expriment des attentes et des besoins nettement plus importants que leurs congénères masculins. Elles consultent plus souvent, ont de plus nombreuses plaintes, prennent plus de médicaments, bien que les motifs de consultation et les pathologies somatiques rencontrées soient sensiblement les mêmes dans les deux sexes. Concernant la pathologie mentale, la situation est encore plus tranchée. La sur-représentation féminine qui apparaît spectaculairement à l'adolescence tient alors surtout à la nature des troubles, plutôt qu'à une différence purement quantitative : la tendance dépressive, les tentatives de suicides, les troubles du comportement alimentaire, sont très nettement féminins, alors que les garçons se retrouvent majoritaires du côté des troubles du comportement, des violences agies, des accidents, du suicide, avec une surmortalité importante. Ces différences selon le sexe, dans la présentation clinique et dans les risques encourus, doivent être connues pour améliorer l'évaluation, la prévention et la prise en charge des besoins de santé des adolescents.

Care requests and attitude to health are different according to individual's gender. Epidemiological data concerning teenagers show how these differences rapidly occur during puberty and seem to take a part in the global sexualization process, specific of this period of life. Female teenagers express more important expectations and needs than their male fellows. They take more medical advice, have several complaints, take more drugs, although consulting grounds and somatic pathologies are appreciably the same for both sexes. Concerning mental diseases, the situation is even more obvious. Feminine over-representation, appearing in a spectacular manner during adolescence, is rather linked to the kind of disorders than to a purely quantitative discrepancy: depressive tendency, suicide attempts, eating disorders are obviously feminine, whereas boys are mainly found on the side of behaviour disorders, acted violence, accidents, suicide with an important over-mortality. These differences according to the subjects'sex should be known for the clinical presentation and the encountered risks assessment to improve the evaluation, the prevention and the taking charge of teenagers health needs.