ÉVALUATION DU DEVENIR OBSTÉTRICAL ET NÉONATAL IMMÉDIAT EN CAS DE LIQUIDE AMNIOTIQUE MÉCONIAL DÈS LA RUPTURE DE LA POCHE DES EAUX : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DE 82 CAS - 09/03/08
Dumont Gwenola [1],
Gallot Denis [1 et 3],
Perthus Isabelle [2],
Savary Denis [1],
Vendittelli Françoise [1 et 3],
Laurichesse Hélène [1 et 3],
Jacquetin Bernard [1],
Lemery Didier, [1 et 3]
Voir les affiliationsObjectifs. Évaluer le pronostic obstétrical et néonatal immédiat lorsque le liquide amniotique se révèle méconial dès la rupture et rechercher les facteurs associés à un plus mauvais pronostic néonatal.
Patientes et méthodes. Nous avons étudié rétrospectivement 82 cas consécutifs de liquide amniotique méconial (purée de pois) dès la rupture des membranes (spontanée ou artificielle) au cours du travail d’accouchement. Les grossesses multiples ont été exclues de même que les présentations autres que céphalique. Nous avons réparti les nouveau-nés en deux groupes selon l’état néonatal initial (groupe 1 avec Apgar > 7 à 5 minutes, groupe 2 avec Apgar > 7 à 5 minutes) et testé le caractère prédictif de l’appartenance à l’un ou l’autre groupe de différents facteurs : âge gestationnel, poids néonatal, tabagisme ou diabète maternel.
Résultats. Le groupe 1 comporte 15 enfants (18,3 %) contre 67 enfants pour le groupe 2 (81,7 %). Le taux de césariennes dans le groupe 1 est de 40 % contre 11,9 % pour le groupe 2 (p = 0,02) avec un taux global de 17,1 %. Deux enfants sont décédés dans le groupe 1 contre aucun dans le groupe 2. En comparant les données du groupe 1 et du groupe 2, on retrouve : un âge gestationnel moyen de 39,2 1,4 SA dans le groupe 1 contre 39,6 1,7 dans le groupe 2 (p = 0,42), un poids moyen de 2 522 876 grammes contre 3 369 545 g (p = 0,003), un tabagisme maternel dans 26,7 % des cas contre 17,9 % (p = 0,48) et un diabète maternel dans 13,3 % des cas contre 9,0 % (p = 0,63). Une courbe ROC nous permet de fixer un seuil à 3 040 grammes pour prédire l’appartenance à l’un ou l’autre groupe avec une sensibilté de 80,6 % et une spécificité de 85,7 %.
Discussion. Notre étude confirme la pertinence du liquide méconial pour définir une population à haut risque obstétrical et néonatal. Parmi les critères étudiés, seul le faible poids de naissance semble prédire un risque accru de pronostic néonatal moins favorable. Ceci invite à la plus grande vigilance dans le monitoring des enfants de poids inférieur à 3 000 grammes dont le liquide est méconial dès la rupture.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 283 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.