CONTEXTE OBSTÉTRICAL, DÉCISION DE RÉANIMER EN SALLE DE NAISSANCE ET DEVENIR À DEUX ET QUATRE ANS APRÈS UNE NAISSANCE AVANT 28 SEMAINES D’AMÉNORRHÉE EN ILLE-ET-VILAINE - 09/03/08
Busnel Anne [1],
Beuchée Alain [1],
Bretaudeau Gilles [2],
Napuri Silvia [2],
Branger Bernard [3]
Voir les affiliationsObjectif. Le but principal de l’étude est de dégager les éléments de l’histoire obstétricale et les caractéristiques propres à l’enfant qui influencent la décision de réanimation des extrêmes prématurés en salle de naissance. Le deuxième objectif est d’analyser le retentissement de ces différents paramètres et de cette décision sur le devenir des prématurissimes en terme de mortalité et morbidité, à deux et quatre ans.
Méthodes. Il s’agit d’une étude de cohorte basée en population incluant tous les accouchements ayant eu lieu entre 22 SA et 27 SA révolues en Ille et Vilaine, entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2001. Les données de l’anamnèse périnatale ont été colligées rétrospectivement. Nous avons recueilli de façon prospective les éléments du suivi des enfants, évalués à deux ans par l’échelle de Denver et à quatre ans par la BREV (Batterie Rapide d’Evaluation des Fonctions Cognitives) réalisée par un neuropédiatre.
Résultats. Trois cent trente accouchements ont été enregistrés, dont 109 naissances vivantes. 76 % des enfants sont pris en charge activement en salle de naissance. Cette décision de réanimer est fortement liée à un âge gestationnel plus avancé, à un poids de naissance plus important et à l’administration d’une corticothérapie anténatale. La pathologie maternelle n’influence pas la décision du pédiatre. Or, si l’âge gestationnel apparaît associé à un meilleur devenir sur l’ensemble des naissances vivantes, il n’est pas un facteur prédictif du devenir à deux et quatre ans des enfants réanimés en salle de naissance. Dans cette population, les principaux facteurs influençant le devenir à deux et quatre ans sont la corticothérapie anténatale, le poids de naissance et la pathologie maternelle.
Conclusion. L’équipe obstétrico pédiatrique devrait baser sa décision sur les paramètres relatifs au devenir de l’enfant et considérer notamment le contexte pathologique maternel comme un des critères décisionnels principaux de prise en charge interventionniste.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 284 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.