HYDRATATION PAR VOIE ENTÉRALE EN NÉONATOLOGIE À L’AIDE D’UN SOLUTE DE RÉHYDRATATION HYPOOSMOLAIRE EN ALTERNATIVE À LA VOIE VEINEUSE : REVUE DES CAS DE L’ANNÉE 2003 - 09/03/08
Ilunga Serge [1],
Dzukou Thierry [1],
Bourlet Anne [1],
Vittu Gabriel [1],
Kalach Nicolas [2]
Voir les affiliationsObjectifs. L’hydratation par voie veineuse des nouveau-nés prématurés ou en détresse vitale est connue depuis des décennies et a permis de sauver des centaines de milliers d’entre eux. Cette voie de référence présente cependant des inconvénients : infections nosocomiales, thromboses, nécroses cutanées, difficultés de mises ne place, douleur. Notre but est d’étudier si l’hydratation par voie entérale en néonatologie à l’aide d’un soluté de réhydratation (SRO) hypoosmolaire serait une alternative à la voie veineuse.
Patients et méthodes. Il s’agit d’une étude rétrospective de nos patients ayant bénéficié d’une hydratation par voie entérale en 2003. Les critères d’inclusion ont été : les nouveau-nés de terme corrigé supérieur ou égal à 32 semaines d’aménorrhée (SA), sans entéropathie, et/ou, les nouveau-nés proche du terme et non infectés qui présentaient des difficultés majeures de mise en place d’une voie veineuse. Les apports hydriques ont été calculés sur la base des recommandations habituelles chez le prématuré et le nouveau-né, mais apportés en grande partie par voie entérale. La solution choisie était l’Adiaril®, enrichie en gluconate de calcium et administrée par sonde naso-gastrique en continu. La tolérance digestive a été surveillée de façon rapprochée. La plupart des bébés ont eu un contrôle de la calcémie, de la natrémie et tous ont eu des contrôles glycémiques réguliers.
Résultats. Nous avons enregistré 43 bébés ; 29 prématurés et 14 nouveau-nés à terme. Deux prématurés ont été exclus car le SRO a dû être arrêté dans un contexte de détresse respiratoire. Pour le groupe des prématurés, l’âge moyen était de 33,9 ( 1,3) SA. Le poids de naissance moyen était de 1985 ( 293) g. Il y en avait 15 de sexe masculin (56 %). Le soluté avait été débuté entre J1 et J3 pour 18 cas sur 27 (66 %), avec une moyenne à J 2,7. La durée moyenne d’administration était de 3,1 ( 2,3) jours. La tolérance digestive a été parfaite pour 50 % d’entre eux et les autres ont présenté des difficultés mineures. Dans le groupe des nouveau-nés à terme, l’âge moyen était de 37,9 ( 1,9) SA. Le poids de naissance moyen était de 3 008 ( 717) g. Il y en avait 6 de sexe masculin (43 %). Le soluté avait été débuté entre J1 et J2 pour 11 cas sur 14 (78,6 %), avec une moyenne à J2. La durée moyenne d’administration était de 2,0 ( 0,6) jours. La tolérance digestive a été parfaite pour 10 d’entre eux (71,4 %) et les 4 autres ont présenté des difficultés mineures. Pour les 2 groupes, il n’y a pas eu de troubles glycémique, ni ionique. L’alimentation lactée a été rapidement bien tolérée, avec une courbe pondérale satisfaisante.
Discussion. La prévention de la déshydratation par un SRO dans la population néonatale est un concept nouveau. La littérature est très pauvre sur ce sujet. L’équipe de H. Razafimahefa, en Réanimation Néonatale à Clamart, a présenté une étude, en 2001, au Groupe d’Études en Néonatologie. Nous réalisons la comparaison entre nos populations, méthodes et résultats.
Conclusion. Lorsque les nouveau-nés ont plus de 32 SA et ne présentent pas de problème cardio-respiratoire, ni digestif significatif, l’administration entérale d’un SRO permet de raccourcir, voire d’éviter la durée de perfusion veineuse et donc ses inconvénients. Des études complémentaires à ce sujet seraient intéressantes pour confirmer ces données et partant, permettre sa promotion dans nos régions et dans les pays en voie de développement.
Plan
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 34 - N° 3-C1
P. 284-285 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.