SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES DANS LES MATERNITÉS DU SUD-EST ENTRE 1997 ET 2000 - 09/03/08
Vincent-Boulétreau Agnes [1],
Caillat-Vallet Emmanuelle [1],
Dumas Anne-Marie [2],
Ayzac Louis [1],
Chapuis Catherine [3],
Emery Marie-Noëlle [3],
Girard Raphaële [4],
Haond Catherine [5],
Tissot-Guerraz Françoise [6],
Fabry Jacques [1]
Voir les affiliationsBut. Décrire les pratiques obstétricales et analyser les taux d’infections nosocomiales dans un réseau de surveillance des maternités du sud-est de la France.
Matériels et méthodes. Mater Sud-Est est le réseau de surveillance des infections nosocomiales en maternité coordonné par le C.CLIN Sud-Est (Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales de l’interrégion Sud-Est). Les maternités participent au réseau sur la base du volontariat et s’engagent à surveiller les infections nosocomiales durant au minimum un quadrimestre par an, en suivant une méthodologie standardisée. Les résultats de cette surveillance sont envoyés par quadrimestre et annuellement à chaque maternité. Nous allons décrire et commenter ici les résultats de quatre années de surveillance : 1997-2000.
Résultats. Sur la période d’étude, 101 240 accouchements ont été inclus. Parmi les données recueillies deux facteurs de risque ont significativement diminué chez les femmes accouchant par césarienne : l’hyperthermie du travail et les rupture prématurée des membranes supérieures ou égales à 12 heures (RPM). Le taux de femmes césarisées recevant une antibioprophylaxie a augmenté de 60 % à 82 %. Chez les femmes accouchant par voie basse, on note une diminution significative des taux de RPM, de monitoring intra-utérin et de manœuvres extractives. Le taux de femmes accouchant par voie basse après un déclenchement a significativement augmenté passant de 16,5 % à 20,4 % entre le premier quadrimestre 1997 et le troisième quadrimestre 2000. Les taux d’infections nosocomiales chez les femmes accouchant par césarienne et par voie basse ont respectivement diminué de 7,8 % à 4,3 % (p ≪ 0,001) et de 2,2 % à 0,9 % (p ≪ 0,001).
Discussion. Malgré les limites inhérentes à sa méthodologie, une surveillance continue des infections nosocomiales, si elle est suivie d’un retour d’information aux services, met en évidence une diminution des infections acquises dans les maternités. Cette surveillance s’accompagne alors d’une sensibilisation des équipes, d’une évaluation des protocoles d’hygiène en vigueur, d’une modification éventuelle des pratiques et de la possibilité pour les maternités du réseau, de comparer les taux d’infections nosocomiales de leur maternité à ceux de services ayant la même activité. Bien que la pratique d’une telle surveillance soit lourde pour les maternités, les résultats présentés ici montrent qu’il est important d’avoir un suivi ciblé des facteurs de risque et des infections nosocomiales les plus fréquents de cette spécialité.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 287 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.