ENQUÊTE DE PRÉVALENCE 2001 DES INFECTIONS NOSOCOMIALES : RÉSULTATS SUR LA POPULATION DES NOUVEAU-NÉS - 09/03/08
Méthodes. Une enquête de prévalence des IN, un jour donné, a été organisée en France en mai-juin 2001 à l’initiative du CTIN et du RAISIN par les 5 Centres de Coordination des Comités de lutte contre les infections nosocomiales (C.CLIN). Les données exclusivement néonatales ont été analysées spécifiquement pour les nouveau-nés (NN) de 28 jours et moins, dans tous les lieux d’hospitalisation (maternité, néonatologie, chirurgie, ou réanimation). Les définitions étaient celles du CTIN.
Résultats. La population comportait 9 136 NN soit 3,0 % de la population hospitalisée en France un jour donné et 42,3 % de la population pédiatrique. 79 % étaient âgés de 0 à 7 jours, 11 % de 8 à 14 jours, 5 % de 15 à 21 et 5 % de 22 à 28 jours. Parmi eux, 22 % étaient en CHU, 56 % en CH, 19 % en clinique MCO et 3 % dans d’autres structures. L’âge moyen des NN était de 5 jours. 12,5 % avaient un cathéter dont 7,5 % un KT périphérique et 5,2 % un KT central. 2,4 % avaient été opérés et 8 % étaient sous ATB. Le taux des NN infectés était de 1,2 % et le taux d’infection était de 1,3 % avec 1,09 infections par enfant. Le siège des IN était oculaire (16 % des IN), bactériémique (16 %), respiratoire (14 %) digestif (12 %), cathéter (12 %), urinaire (7 %), peau (5 %), ORL (5 %). Les facteurs d’infection étaient le sexe (4,4 % pour les garçons versus 2,8 % pour les filles ; p ≪ 0,05), le score de gravité de Mac Cabe (7,9 % versus 2,5 % ; p ≪ 0,05), l’existence d’une intervention chirurgicale (14,5 % versus 3,1 % ; p ≪ 0,001), l’existence d’un cathéter (6,3 % versus 1,9 %), et le type d’établissement (5,7 % en CHU, 2,7 % en CH, 0,9 % en clinique ; p ≪ 0,01). Les micro-organismes étaient au nombre de 94 pour les 111 infections (85 %) : 12 Staphylococcus aureus dont aucun d’entre eux n’était résistant à la méticilline, 37 Staphylococcus epidermidis, 9 Pseudomonas aeruginosa, 8 rotavirus et 6 Candida albicans (et 22 autres espèces diverses). En maternité, le taux des IN du NN était de 0,16 % avec 6 conjonctivites, 3 infections cutanées et 2 autres soit 10 IN. En néonatologie, le taux d’IN était de 2,3 % avec essentiellement des IN de siège oculaire, bactériémique et digestive. En réanimation néonatale, le taux était de 9,6 % de patients infectés sur 687 patients.
Discussion. Il s’agit d’une première enquête, organisée à l’échelon national, sur la prévalence des IN sur le territoire national. Elle ne reflète que les taux déclarés de services volontaires. Sur la base de 750 000 naissances en France et une durée d’hospitalisation de 5 jours, cette enquête représenterait donc 2/3 des NN présents un jour donné. Les comparaisons sont difficiles dans le temps et entre les centres : les définitions des IN doivent être communes dans toutes les études internationales ; les définitions des CDC ont été reprises en France, mais d’autres définitions ont été proposées. Les facteurs associés aux infections nosocomiales doivent être adaptés à l’âge de l’enfant. La surveillance en réseau, sous l’égide du RAISIN et des C.CLIN, doit être mise en place en 2004 pour la surveillance des infections nosocomiales en maternité. Une surveillance en néonatologie, et en réanimation néonatale est prévue.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 287 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.