SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN MATERNITÉ : UN RÉSEAU NATIONAL - 09/03/08
Contexte. Les infections nosocomiales en maternité (IN) concernent les infections de la mère et celles du nouveau-né. Leur incidence est variable de l’ordre de 1 à 10 %, et certaines peuvent être graves. Les données du réseau du C.CLIN-Sud-Est montrent, en 2001, 4,2 % d’infections après césarienne et 1,4 % après accouchement par voie basse. Les données de Toulouse montrent 5,8 % après césarienne et 1,9 % après accouchement par voie basse. La surveillance des IN est difficile et contraignante, mais elle est possible soit en continu, soit de manière ponctuelle et régulière, telle qu’elle est réalisée dans l’inter-région Sud-Est. Cette surveillance fait partie des recommandations des instances nationales (CTIN — Comité technique des IN et RAISIN — Réseau d’Alerte, d’Investigation, de Surveillance des Infections Nosocomiales) et de l’ANAES — Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé).
Méthode standardisée nationale. Sous l’égide du RAISIN, les 5 C.CLIN — Comités de coordination des IN — ont mis en place en 2004 un projet pilote. La population concerne les femmes accouchées et les enfants présents en maternité. La période d’étude doit inclure au moins 250 accouchements. Les définitions des IN sont celles des 100 recommandations et du document du C.CLIN-Paris-Nord, les infections materno-fœtales (IMF) n’étant pas considérées comme des IN. Trois types d’IN sont retenues pour la mère : endométrites, infections urinaires et infections de site opératoire en cas de césarienne. Quatre types d’IN sont retenues pour le nouveau-né : IN cutanées, IN du cordon, conjonctivites et infections graves. Les facteurs de risques sont ceux retenus par la littérature comme exposant à un risque d’infections tels que l’ouverture de la poche des eaux de plus de 12 heures, la fièvre maternelle, les antécédents d’infection urinaire, ou la césarienne pour les mères. Un protocole national a été élaboré pour 2004 et est disponible auprès de l’auteur ; il sera amélioré et précisé pour 2005. Un outil informatique est communiqué aux équipes d’hygiène et aux services de gynécologie-obstétrique pour leur permettre de faire la saisie sur place avec la possibilité de sortie d’un rapport automatisé. Les logiciels Epi-Info pour 2004 et 2055, et Access pour 2005 sont proposés.
Résultats. Les résultats de l’année 2004 ne sont pas encore parvenus mais seront présentés en octobre au Congrès. Selon l’analyse et les remarques de la phase pilote de 2004, un programme de surveillance nationale sera mis en place en 2005 et proposé par l’intermédiaire des C.CLIN et de leurs relais régionaux.
Contraintes. Les contraintes de ce type de surveillance sont connues. Elles sont de deux ordres : d’ordre conceptuel avec la difficulté de différencier les IN des IMF, par exemple, ou de diagnostiquer certaines infections comme les endométrites ; et d’ordre organisationnel pour retrouver des facteurs d’exposition de la grossesse, avec les durées de séjour écourtées et la nécessité de suivre la mère ou l’enfant en cas de transfert.
Perspectives. La surveillance des IN devra s’intégrer en routine dans le dossier de maternité pour la mère et le nouveau-né, soit dans le dossier de chaque maternité, soit dans le cadre d’un dossier des réseaux de maternité.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 288 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.