PRISE EN CHARGE DES RUPTURES PRÉMATURÉES DES MEMBRANES AVANT 25 SEMAINES D’AMÉNORRHÉE - 09/03/08
Muris Catherine [1],
Girard Bénédicte [1],
Creveuil Christian [1],
Durin Luc [1],
Herlicoviez Michel [1],
Dreyfus Michel [1]
Voir les affiliationsIntroduction. La rupture prématurée des membranes du deuxième trimestre est une complication rare et grave. L’objectif de notre étude était de déterminer les bénéfices et les risques de l’attitude expectative et de mettre en évidence des facteurs pronostiques maternels et néonatals dès l’admission.
Matériel et méthodes. Il s’agissait d’une étude rétrospective observationnelle portant sur 51 grossesses uniques admises entre janvier 1998 et juin 2003 pour une rupture prématurée des membranes entre 18 et 24 SA et 6 jours. Les patientes ont été hospitalisées avec un repos strict au lit. Elles ont reçu une antibiothérapie pendant une semaine et des corticoïdes après 24 SA. Avant janvier 2000, elles avaient eu une tocolyse systématique.
Résultats. Après information, 20 couples sur 49 ont eu recours à une interruption médicale de grossesse. Toutes ces dernières ont eu lieu avant 24 SA. Toutes les patientes présentaient un anamnios ou un oligoamnios sévère. Parmi les autres grossesses, 18 % des patientes avaient une quantité de liquide amniotique normale à l’admission. La latence moyenne était de 2,1 semaines. Le terme moyen de l’accouchement était de 23,2 SA. Dix-neuf patientes ont accouché après 24 SA, mais 14 d’entre elles avant 28 SA. Les facteurs pronostiques majeurs mis en évidence en comparant les survivants et les non survivants parmi les enfants nés après 24 SA sont la quantité de liquide initiale (2,9 vs 0,9 cm) et le terme de l’accouchement (28,7 vs 24,6 SA). Aucun cas d’hypoplasie pulmonaire n’a été retrouvé. Les complications infectieuses maternelles ont concerné 2 % des patientes.
Discussion. Le premier point à aborder avec les patientes lors de l’admission est la faible incidence des complications maternelles et l’absence de séquelles à long terme. Par ailleurs, un des deux facteurs pronostiques majeurs à l’admission est la quantité de liquide : l’oligoamnios augmente le risque de chorioamniotite et diminue les chances de survie néonatale. Le deuxième facteur est le terme à la rupture. Celle-ci semble de moins bon pronostic si elle survient avant 23 SA alors que la phase de croissance canaliculaire du poumon n’est pas terminée.
Conclusion. Si l’attitude expectative doit être largement proposée, l’interruption médicale de grossesse garde sa place dans les cas les plus défavorables : anamnios à l’admission et le terme de la rupture inférieur à 20 SA.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 289 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.