RYTHMES CARDIAQUES FŒTAUX RÉDUITS CHEZ LES FEMMES ORIGINAIRES D’AFRIQUE SUB-SAHARIENNE : MYTHE OU RÉALITÉ ? - 09/03/08
But. Montrer que les rythmes cardiaques fœtaux (RCF) pendant le travail sont plus fréquemment réduits chez les femmes originaires d’Afrique sub-saharienne, sans qu’il y ait de conséquences néonatales.
Méthode. Nous avons comparé rétrospectivement 80 femmes d’Afrique sub-saharienne à 80 femmes d’origine autre, ayant toutes accouché après 35 SA dans notre maternité entre décembre 1999 et mai 2003. Les critères suivants ont été étudiés : origine, parité, terme, suivi de la grossesse, antécédents médicaux, pathologies et thérapeutiques pendant la grossesse ; induction du travail, amplitude des oscillations des RCF au cours du travail (RCF réduit quand l’amplitude des oscillations ≪ 10 bpm sur 40 minutes) et autres altérations du RCF per-partum, pathologies associées et type d’analgésie pendant le travail, aspect du liquide amniotique à la rupture des membranes, voie d’accouchement. Nous avons aussi pris en compte les poids de naissance, Apgar, pH artériel au cordon et transfert éventuel en néonatologie des nouveau-nés. Des tests du chi 2, corrigés selon Yates en fonction des effectifs, ont été utilisés pour les études statistiques.
Résultats. 20/80 femmes africaines avaient un RCF réduit contre 2/80 dans la population témoin (OR = 13 [3,8, 43,88]), avec un terme moyen identique et sans liaison avec une pathologie de la grossesse (en particulier HTA, MAP, diabète). S’il y a eu plus de déclenchement du travail chez les femmes africaines (19/11), et plus de césariennes (24/15), cela n’était cependant pas statistiquement significatif (p = 0,15, et p = 0,16 respectivement). L’aspect du liquide amniotique n’était pas significativement différent (p = 0,44) ainsi que le poids moyen (3347/3 294 g, p = 0,48), le score d’Apgar (p = 0,23), le pH artériel (7,23/7,24, p = 0,26) et le taux de transfert des nouveau-nés (2/1, p = 0,56).
Conclusion. Le taux de RCF réduits pendant le travail est significativement plus élevé chez les femmes originaires d’Afrique sub-saharienne, sans qu’il y est de conséquences néonatales, mais il pourrait induire une modification de la prise en charge du travail avec une augmentation des taux de césariennes.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 290 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.