DÉPISTAGE DU STREPTOCOQUE DE GROUPE B PENDANT LA GROSSESSE : À PROPOS DE 1674 PRÉLÈVEMENTS - 09/03/08
Chhuy Thierry [1],
Zerrok Abdellah [1],
Dessouki Istiklal [1],
Mansour Georgette [1],
Bock Sylvie [1],
Bouquigny Catherine [3],
Abboud Pascal [1]
Voir les affiliationsObjectif. Évaluer notre pratique du dépistage du streptocoque de groupe B (SGB) pendant la grossesse et de l’antibiothérapie per-partum chez les patientes positives.
Matériel et méthodes. Étude rétrospective du 1er mars 2000 au 28 février 2002, ayant inclus 1 674 patientes asymptomatiques chez lesquelles un prélèvement vaginal, à partir de 34 semaines d’aménorrhée (SA), a été réalisé. Le prélèvement était ensemencé sur gélose au sang, sans enrichissement sélectif. Les patientes avec un dépistage positif bénéficiaient d’une antibiothérapie per-partum.
Résultats. Le taux de portage du SGB était de 6,9 %. L’antibiothérapie per-partum a été administrée chez 79,3 % des patientes dépistées positives, parmi lesquelles 39 % avaient un délai « début de l’antibiothérapie — accouchement » supérieur ou égal à 4 heures. Dans le groupe de patientes dépistées positives aucun nouveau-né n’était infecté et 5 % étaient colonisés. Néanmoins, 0,6 % des nouveau-nés étaient colonisés et 0,7 % infectés alors que leurs mères étaient dépistées négatives.
Discussion. Le but de ce travail n’était pas de valider l’efficacité préventive de la stratégie du dépistage mais d’observer sa mise en œuvre. Nos indications de prélèvement et d’antibiothérapie pendant le travail étaient superposables à celles recommandées par l’ANAES. Nous avons été surpris par le faible taux du portage maternel au sein de notre population : 6,9 %, alors que les chiffres varient dans la littérature de 6,9 à 29,3 %, nous situant ainsi dans la partie basse de la « fourchette ». L’utilisation systématique du spéculum lors du prélèvement a été incriminée, et a abouti à un changement de notre pratique. L’application imparfaite du protocole d’antibioprophylaxie a été le deuxième enseignement que nous avons tiré de nos résultats, tant au niveau de la mise en route de l’antibiothérapie qu’au niveau de la durée de celle-ci. Ceci peut s’expliquer par le début de notre expérience, avec l’acquisition progressive des réflexes en la matière. Néanmoins, ceci met en exergue également les difficultés rencontrées par les équipes dans la mise en place des politiques d’antibioprophylaxie.
Conclusion. L’évaluation de nos pratiques devrait faire partie plus souvent, de notre travail hospitalier, nous permettant de vérifier et d’améliorer la qualité des soins délivrés. Une nouvelle évaluation prospective, avec une méthodologie plus rigoureuse, de notre protocole SGB, est en cours, pour l’année 2004.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 306 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.