L’UTILISATION EN ROUTINE POUR RCF ANORMAL DU SYSTÈME STAN 21 MODIFIE-T-ELLE NOTRE PRATIQUE OBSTÉTRICALE ? EXPÉRIENCE LYONNAISE - 09/03/08
D’Aveni Anne Séverine,
Lantheaume Stéphane,
Gertych Witold,
Constans Anne,
Giannesi Alessandra,
Audra Philippe,
Gaucherand Pascal
Voir les affiliationsIntroduction. La surveillance du travail en cas de RCF anormal est renforcée depuis 2000, en routine à l’Hôpital E.Heriot de Lyon par l’analyse informatisée de l’ECG fœtal. Après une courbe d’apprentissage d’environ 3 ans ponctuée par des réunions mensuelles, nous avons voulu étudier l’effet du système STAN dans notre pratique quotidienne en termes de modalité d’accouchement (spontané ou opératoire) et du devenir néonatal précoce.
Matériel et méthodes. Étude rétrospective comparative appariée entre deux périodes correspondant pour l’une à une surveillance du travail « classique », RCF seul et l’autre associée au système STAN 21, dans le cadre d’un RCF dit « anormal » (tracés intermédiaire ou pathologique). Le groupe 1 avec n = 175 allait de 07/1999 à 07/2000 et le groupe 2 n = 350 de 07/2003 à 07/2004. Le seuil de significativité a été choisi à 0,05 pour l’analyse statistique.
Résultats. Il n’existait pas de différence significative quant au taux de primiparité, à l’âge gestationnel et au déclenchement artificiel (44 % vs 38 %). Le taux d’accouchement voie basse était statistiquement plus élevé dans le groupe 2 (52 % vs 27,4 %, p = 0,0005). Le nombre d’extractions instrumentales, pour l’essentiel le forceps reste identique pour chaque groupe avec environ 22 %. Le taux de césariennes passait de 50 % pour le groupe 1, 25 % pour le groupe 2, différence significative p = 0,0001. Sur le plan néonatal l’Apgar à 1 min était identique entre les deux groupes (8,6 vs 8,43). On observait une différence significative pour l’Apgar à 5 min 9,6 0,8 pour le groupe 1 contre 9,9 0,3 dans le groupe 2. Quatre nouveau-nés dans le groupe 1 ont eu un score d’Apgar ≪ 7 à 5 min soit 2,3 % contre aucun dans le groupe 2. On observait aucune différence significative en terme de pH à l’artère ombilicale (7,22 0,08) entre les deux groupes.
Discussion et conclusion. Il apparaît que l’utilisation en routine du STAN 21 modifie réellement notre pratique obstétricale au profit de l’accouchement voie basse spontanée et au détriment du taux de césariennes, les extractions instrumentales apparaissant inchangées. Ces résultats sont concordants avec la littérature. Le STAN 21 améliore sensiblement l’interprétation du RCF et apparaît donc comme un progrès indéniable dans la surveillance du travail en nuançant des rythmes fœtaux trop « alarmistes ». Ce progrès passe par une formation continue de l’ensemble de l’équipe obstétricale où une discussion libre et ouverte est organisée avec les récents « dossiers STAN 21 ».
Plan
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 34 - N° 3-C1
P. 307-308 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.