Le diagnostic anténatal crée pour les divers spécialités concernées une situation nouvelle avec ses interrogations : comment travailler ensemble ? Comment accompagner les émotions des parents aux différentes étapes ? Comment les professionnels peuvent se repérer dans leurs propres réactions face aux situations rencontrées ? L’expérience montre la nécessité de poursuivre la réflexion autour des cas difficiles pour les médecins aguerris et pose la question de la formation des jeunes médecins. En Languedoc-Roussillon, un projet expérimental basé sur la télémédecine, permettant de réunir des interlocuteurs éloignés géographiquement, s’est mis en place en septembre 2003 au rythme d’une session mensuelle d’1 h 30 (2 cas présentés).

Participants. Équipes obstétricales, pédiatriques, pédopsychiatriques, généticiens, échographistes, chirurgiens pédiatriques…

Déroulement au cours de l’année 2003-2004. 7 visioconférences ; participation moyenne de 5 centres de niveaux 1,2,3 ; cas présentés : diagnostic incertain, conflit médecin-parents, transfert difficile d’un centre à l’autre… Un compte-rendu du staff est adressé à tous les acteurs de la périnatalité de la région.

Difficultés de mise en place. a) Inciter des professionnels à présenter des situations à forte charge émotionnelle demande un soutien important de la part des animateurs ; b) Il a fallu 6 mois pour que les professionnels s’approprient l’outil proposé.

Critères d’efficacité. a) préparation des cas présentés avec un animateur ; b) recherche d’un maximum d’acteurs impliqués dans le cas ; c) qualité de l’animation pour que d’éventuels conflits soient analysés ; d) qualité et rapidité des compte-rendus.

Première évaluation. L’indice de satisfaction recueilli par les psychologues ou les pédopsychiatres des différents centres est satisfaisant. La participation s’est élargie au fur et à mesure des séances. Amélioration de la connaissance mutuelle des différentes spécialités.

Conclusion. La télémédecine est une technique adaptée à l’analyse des aspects émotionnels des grossesse à haut risque. Elle participe de ce fait à une meilleure cohérence dans les pratiques et dans l’accompagnement des couples hautement vulnérables. Elle s’intègre dans une pratique de réseau.