Dominée par la problématique liée aux démences, la psychogériatrie s’est imposée comme une discipline située à la frontière entre plusieurs spécialités, en particulier la psychologie du vieillissement, la psychiatrie, la neurologie, et plus récemment, la gérontologie et la gériatrie. Mais l’histoire de la psychogériatrie a commencé en réalité au XIX^e siècle au cœur même de la psychiatrie occupée à naître elle-même. Les apports de Pinel, d’Esquirol et de leurs successeurs, en France, mais aussi en Allemagne, avec notamment Emil Kraepelin, furent fondamentaux. Après avoir évoqué l’approche, souvent plus littéraire que médicale, des troubles psychiques des personnes âgées de jadis, cet article présente les grandes étapes constitutives de la psychogériatrie, son individualisation comme discipline particulière et son développement depuis une trentaine d’années – avec l’hésitation d’un certain nombre d’auteurs entre les mots psychogériatrie et gérontopsychiatrie.

With, in first line, the question of dementia, “psychogeriatrics” is now a discipline located at the border between several specialities, in particular psychology of ageing, psychiatry, neurology and, more recently, gerontology and geriatrics. But the history of the psychogeriatrics started, in reality, during the nineteenth century inside psychiatry, busy to born itself. The contributions of Pinel, Esquirol and their successors, in France, but also in Germany with in particular Emil Kraepelin, were fundamental. After having evoked the description, often more literary than medical, of the psychic disorders of the old people, this paper presents the different stages which built psychogeriatrics, its individualization like particular working and its development since about thirty years - with the hesitation of several authors, in France, between the words “psychogeriatrics” and “gerontopsychiatrics”.