Attitude de patients atteints de BPCO hospitalisés par rapport à un traitement d’incontinence - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
L’incontinence urinaire touche environ 200 millions de personnes au niveau mondial ; environ 400 000 personnes en Suisse. En Allemagne, 12% de la population est incontinente (femmes 15%, hommes 9%). Les études montrent une prévalence plus élevée d’incontinence chez les patients atteints de maladies pulmonaires obstructives : 19–68% des femmes atteintes de mucoviscidose ; 66–96% des femmes et 55–70% des hommes s’ils sont atteints simultanément d’une BPCO.
Nous avons voulu savoir si l’incontinence urinaire apparaît plus fréquemment chez les patients atteints de BPCO au cours d’une réadaptation en institution que dans la population normale. Les personnes concernées sont-elles prêtes à inclure un entraînement à la continence dans leur programme ?
Méthode |
Nous avons mené une étude de faisabilité sous forme d’échantillonnage occasionnel. Critères d’inclusion à l’étude : BPCO diagnostiquée, séjour en institution, disposition à remplir un questionnaire ; critères d’exclusion : autres maladies pulmonaires, pas d’hospitalisation, pas de disposition à collaborer.
Instruments de mesure : données anthropométriques, questions de comportement auto-formulées, ICIQ UI SF, fonction pulmonaire (FEV1%, valeur VR/CPT attendue, exacerbation aiguë, test de 6minutes, stade de la BPCO), thermomètre de feeling, score modified Medical Research Council (mMRC), score du Chronic Respiratory Disease Questionnaire (CRQ).
Résultats |
Trente questionnaires (16 femmes, 14 hommes ; âge moyen 68,8 ans) ont été remplis. La prévalence d’incontinence urinaire globale est de 30 (femmes 37,5%, hommes 14,3%). Le degré de gravité de l’incontinence est globalement de 10,2/21 (femmes 9,6/21, hommes 12/21). Le déclencheur le plus fréquent de perte d’urine est la toux et l’éternuement. Aucune corrélation n’a été trouvée avec le niveau de gravité de la BPCO, la FEV1% de valeur attendue, l’indice de masse corporelle, le test de 6minutes, le score du CRQ, le score mMRC, le thermomètre de feeling ou le rapport VR/CPT attendu. Huit personnes n’avaient encore jamais consulté un médecin ou un physiothérapeute en raison de leur incontinence urinaire.
Conclusion |
Les premières indications d’une prévalence élevée d’incontinence urinaire ont été trouvées chez les femmes et les hommes atteints de BPCO. Il ressort un net besoin d’information et de recherche. La disposition à suivre un entraînement n’a pas pu être clairement démontrée. La portée de ce travail est limitée par le faible nombre de cas, le manque de pose de diagnostic et d’histoire clinique et par le fait qu’un seul établissement ait été inclus.
Signification |
Jusqu’à présent, la pratique médicale a été insuffisamment attentive à la prévalence réelle de l’incontinence urinaire chez les patients atteints de BPCO. Dans le futur, les programmes de réadaptation pour hommes et femmes atteints de BPCO devraient intégrer l’aspect de l’incontinence urinaire dans leurs évaluations et leurs interventions afin d’aider les personnes concernées à réduire leur seuil d’inhibition à cet égard. Des brochures d’informations ainsi qu’un personnel formé et ouvert peuvent s’avérer très utiles dans ce sens.
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Vol 17 - N° 192
P. 30 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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