Activité du muscle altérée chez les patients atteints d’une rupture du ligament croisé antérieur par comparaison avec le groupe sain de contrôle pendant la descente d’un escalier - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est fréquente chez les gens actifs. Elle entraîne une altération des schémas cinétiques et cinématiques. Ces modifications renvoient aux adaptations neuromusculaires du fait d’un contrôle sensorimoteur modifié. Cependant il existe peu de preuves d’altérations neuromusculaires. Le but de cette étude transversale était de se pencher sur l’activité neuromusculaire après rupture du LCA.
Méthode |
L’activité des muscles quadriceps (muscles vaste interne et externe) et ischio-jambiers (biceps femoris et semitendinosus) a été enregistrée au moyen d’une électromyographie (EMG) chez 9 participants atteints d’une lésion aiguë du LCA, la rupture étant intervenue de 1 à 3 semaines avant le test, et chez 9 participants ayant un LCA intact comme groupe contrôle (âge : 30±7 ans ; taille : 175±8cm ; poids : 72±9kg). Un enregistrement EMG a été effectué au cours de la dernière minute d’un échauffement de 6minutes sur un tapis roulant à 5km/h pour obtenir une normalisation EMG sous-maximale. Après l’échauffement, les participants ont descendu 20 fois un escalier de 6 marches à la vitesse de leur choix. Les données des plateformes de force situées sur les marches 3 et 4 ont été utilisées pour définir les phases de pré-activation, mise en charge et impulsion pendant la descente de l’escalier. La valeur moyenne quadratique de base de chaque muscle et jambe par phase de mouvement a été calculée et normalisée. Des comparaisons ont été faites entre la jambe déficiente du fait de la rupture du LCA et la jambe saine correspondante du groupe sain. Les comparaisons intra-groupe concernaient les patients atteints d’une lésion aiguë du LCA (jambe déficiente et controlatérale). Le seuil de significativité a été fixé à p≤0,05.
Résultats |
L’activité des quadriceps des participants atteints d’une lésion aiguë du LCA est élevée pendant la pré-activation (11 % ; p>0,05) et réduite pendant les phases de mise en charge et d’impulsion (−40 %, −31 % respectivement ; p<0,05 chacune). L’activité des ischio-jambiers est réduite (−35 % ; p<0,05) pendant la phase de pré-activation et d’impulsion (−7 % ; p>0,05), mais élevée pendant la phase de mise en charge (42 % ; p>0,05) dans la jambe lésée comparée à la jambe correspondante du groupe de contrôle. Les comparaisons de jambes lésées intra-groupe montrent moins d’activité des muscles quadriceps (−10 % ; p>0,05) et une activité identique des ischio-jambiers (1 % ; p>0,05) en phase de pré-activation, plus d’activité en phase de mise en charge (quadriceps : 5 %, p>0,05 ; ischio-jambiers : 8 %, p<0,05) et moins en phase d’impulsion (quadriceps : −24 %, p>0,05 ; ischio-jambiers : −9 %, p<0,05) de la jambe lésée.
Conclusions |
Pendant la descente d’un escalier, les patients atteints d’une lésion aiguë du LCA présentent une activité musculaire modifiée en comparaison avec les personnes sans lésion du LCA. Les comparaisons intra-sujets parmi les patients atteints d’une lésion aiguë du LCA montrent principalement une réduction d’activité en phases de pré-activation et de mise en charge, mais une augmentation en phase de l’impulsion du côté lésé. Ces modifications neuromusculaires indiquent des modifications de l’activité motrice préprogrammée. Les comparaisons intra-sujet montrent les conséquences bilatérales d’une rupture du LCA.
Signification |
La rééducation qui suit la rupture du LCA devrait s’attacher spécialement au contrôle sensorimoteur, pour la jambe lésée, mais également pour le côté controlatéral.
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Vol 17 - N° 192
P. 36 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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