La tuberculose hépatique : un défi diagnostique - 23/11/17
, A. Ben Slama, H. Aya, H. Jaziri, A. Brahem, A. Salem, M. Ksiaa, J. AliRésumé |
Introduction |
La tuberculose hépatique est une forme rare de tuberculose extra-pulmonaire. L’intérêt de sa connaissance réside dans les problèmes diagnostiques qu’elle pose, même en zone d’endémie.
L’objectif de ce travail est de décrire les aspects cliniques, morphologiques et évolutifs que peut revêtir cette forme de tuberculose.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur une période de 10 ans (2007–2016) incluant tous les cas de tuberculoses hépatiques admis dans notre service. Le diagnostic a été posé sur des données histologiques. En leur absence, il a été porté sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques et morphologiques. Tous les patients ont bénéficié d’une recherche de BK dans les crachats, les urines, le liquide d’ascite ainsi que d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien.
Résultats |
Durant la période d’étude, 92 patients étaient admis pour une tuberculose abdominale dont 7 avaient une localisation hépatique, soit une prévalence de 7,6 %. Il s’agissait de 3 hommes et 4 femmes, d’âge moyen de 44 ans [21–66 ans]. Le tableau clinique était dominé par des douleurs de l’hypochondre droit qui ont été retrouvées chez 5 patients. Les signes d’imprégnation tuberculeuse étaient rapportés par 3 patients. Une hépatomégalie était retrouvée chez 4 malades. Le bilan biologique avait montré un syndrome inflammatoire chez 2 patients et une cholestase anictérique chez 3 patients. L’IDR à la tuberculine était positive dans 2 cas. Le test au Quantiféron, réalisé chez 3 malades, était positif dans tous les cas. La recherche extrahépatique de BK, à l’examen direct et à la culture, était constamment négative. L’imagerie abdominale avait retrouvé des nodules multiples évoquant des granulomes calcifiés (2 cas) ou des métastases (1 cas), une hépatomégalie isolée (3 cas), et une lésion unique évoquant un abcès hépatique (1 cas). La confirmation histopathologique par un granulome épithélio-gigantocellulaire avec (3 cas) ou sans nécrose caséeuse (4 cas) était faite par biopsies écho guidées chez 5 patients et par biopsies chirurgicales chez les 2 autres. Une localisation tuberculeuse extrahépatique étaient retrouvée chez 6 patients : ganglionnaire (3 cas), péritonéale (1 cas), oculaire (1 cas) et pulmonaire (1 cas). Tous les patients ont reçu un traitement antituberculeux pendant une durée moyenne de 10,8 mois [9–12mois]. L’évolution clinicobiologique était favorable chez tous les malades.
Conclusion |
La tuberculose hépatique, quoique rare, doit être évoquée dans les pays d’endémie. Son diagnostic est difficile à établir, car elle simule de nombreuses pathologies. Les données de l’imagerie ne sont pas spécifiques mais leur confrontation aux données épidémiologiques et clinicobiologiques peut orienter le diagnostic. Sa confirmation reste toutefois histopathologique.
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Vol 38 - N° S2
P. A238-A239 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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