Interventions thérapeutiques dans l’érythème polymorphe : revue systématique - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
L’érythème polymorphe (EP) est une éruption cutanée et/ou muqueuse aiguë ou chronique (récurrent ou subintrant), caractérisée par des cocardes acrales, pouvant être déclenchées par une récurrence herpétique, plus rarement par une infection à Mycoplasma pneumoniae ou autres agents infectieux. L’objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements de l’EP à la phase aiguë et en prévention des récidives.
Matériel et méthodes |
Le protocole de la revue systématique a été préalablement publié (Prospero : CRD42016053175). Les bases bibliographiques MEDLINE, Embase, CENTRAL et LILACS, les résumés de congrès, et les registres d’essais ont été consultés. Les critères d’inclusion étaient : des essais contrôlés randomisés (ECR) ou études observationnelles (cohorte ou cas témoin), évaluant un traitement chez des adultes, présentant un EP aigu ou chronique (les études incluant des cas de syndrome de Stevens Johnson ou douteux ont été exclues). La sélection des études, l’extraction de données, et l’évaluation du risque de biais (Cochrane Risk of Bias tool pour les ECR) étaient réalisées par deux auteurs indépendamment. Par étapes successives ont été inclus les ECR puis à défaut les études observationnelles et à défaut les séries de cas (n>10). Les critères de jugement principaux étaient la durée et la fréquence des poussées d’EP.
Résultats |
1282 références ont été identifiées. Ont été inclus : 1 ECR (n=20) à haut risque de biais comparant l’aciclovir au placebo chez des patients ayant au moins 4 récurrences d’EP par an. Le nombre médian de récurrences sur 6 mois était de 0 vs 3, groupes aciclovir et placebo respectivement. Un essai non comparatif évaluait chez 39 patients avec EP chronique l’efficacité du lévamisole 150mg/jour pendant 3jours avec ou sans prednisone. Par ailleurs, nous avons trouvé 4 séries de cas incluant plus de 10 patients avec un diagnostic probable ou certain d’EP : 1 série rétrospective (n=26) rapportait une réduction de la durée moyenne des poussées d’EP récurrente (5,05 vs 16,2jours) sous thalidomide après échec d’une 1re ligne de traitement. Les 3 autres séries rétrospectives rapportaient une efficacité complète ou partielle de la dapsone (24 patients/32) et de l’azathioprine (13 patients/16).
Discussion |
Il existe un seul ECR évaluant l’efficacité d’une intervention dans l’EP chronique (aciclovir au long cours) et aucun dans l’EP à la phase aiguë. Nous n’avons trouvé aucune étude observationnelle. Nous avons donc recherché des séries de cas afin de déterminer quels traitements seraient les meilleurs candidats à une évaluation de leur efficacité dans un essai. Une série apporte des arguments en faveur de l’utilisation du thalidomide en 2e intention dans l’EP chronique.
Conclusion |
Il existe un faible niveau de preuve de l’efficacité de l’aciclovir dans l’EP récurrent chez des patients ayant plus de 4 récurrences par an. Aucun ECR n’évalue l’efficacité de la corticothérapie générale dans l’EP aigu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Erythème polymorphe aigu, Erythème polymorphe récurrent, Revue systématique, Traitement
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S103 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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