Sécurité d’emploi des inhibiteurs de checkpoint immunitaire chez les patients atteints d’une maladie auto-immune pré-existante - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de point de contrôle (checkpoint) immunitaire, en inhibant des molécules immunosuppressives surexprimées dans l’environnement tumoral comme CTLA4 ou PD1, augmentent la réponse immunitaire anti-tumorale, mais au risque d’effets secondaires auto-immuns (ESAI). Les patients atteints de maladie auto-immune (MAI) ont donc été exclus des essais cliniques testant ces molécules. Le but de cette étude est d’évaluer leur sécurité d’emploi en pratique courante chez les patients atteints de MAI pré-existante, ainsi que la réponse anti-tumorale dans cette population.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique nationale, réalisée grâce à la collaboration du groupe de cancérologie cutanée (GCC), du groupe français de pneumo-cancérologie (GFPC) et du club rhumatisme et inflammation (CRI).
Résultats |
Parmi les 31 patients inclus (19 hommes (61 %), âge médian 66 ans), les MAI les plus fréquentes étaient la PR (n=9 ; 29 %), le psoriasis (n=6 ; 19 %), le lupus (n=4 ; 13 %), la RCH (n=3 ; 10 %) et la SpA (n=3 ; 10 %). 11 patients (35 %) étaient sous traitement immunosuppresseur au début de l’immunothérapie, 10 avaient une maladie considérée active. Les types de cancers étaient des mélanomes (n=16 ; 52 %), des cancers pulmonaires non à petites cellules (n=12 ; 39 %) et des cancers urologiques (n=3 ; 9 %), avec une durée médiane d’évolution de 19 mois. La majorité des patients (30/31) ont reçu un anti-PD1, pour une durée médiane de 4 mois. Les poussées de MAI sous immunothérapie étaient fréquentes (n=18 ; 58 %) mais modérées pour la plupart, CTCAE grade 1–2 (n=12 ; 67 %), grade 3–4 (n=3 ; 17 %). Pour ces poussées, 14 patients (78 %) ont reçu des corticoïdes ou AINS, et 3 (17 %) du méthotrexate ou acitrétine. Des effets secondaires auto-immuns sans lien avec la MAI sont apparus chez 10 patients (32 %) : arthralgies (n=5), colite (n=2), thyroïdite (n=2) et vitiligo (n=2), de sévérité modérée également. Aucun patient n’a reçu d’anti-TNF, autant pour une poussée de MAI que pour un ESAI autre. L’immunothérapie a été stoppée chez 5 patients pour effet secondaire immunologique. Concernant le taux de réponse du cancer, 4 patients sur 11 sous immunosuppresseurs étaient répondeurs (36 %) contre 12 des 20 autres patients (60 %).
Discussion |
Les poussées de MAI sous immunothérapie sont fréquentes. Des ESAI autres sont aussi possibles, contrôlables sous corticothérapie seule. La réponse anti-tumorale pourrait être moindre lorsqu’il existe un traitement immunosuppresseur au début de l’immunothérapie, dans la limite du faible effectif de l’étude.
Conclusion |
La tolérance des immunothérapies chez les patients atteints de MAI semble donc acceptable, mais un suivi multidisciplinaire avec le médecin référent de la MAI semble approprié.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Auto-immunité, Biothérapie, Mélanocyte
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S106-S107 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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