Fertilité après chirurgie cœlioscopique de l'endométriose pelvienne chez des patientes en échec de grossesse - 10/03/08
Résumé |
Objectifs |
Évaluer la fertilité après un traitement chirurgical radical de l'endométriose pelvienne par cœlioscopie chez des patientes en échec de grossesse depuis au moins un an.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective de 1999 à 2004 portant sur 64 patientes présentant une infertilité supérieure à un an, associée à un désir de grossesse, dans un contexte d'endométriose minime à sévère (stades I à IV) [rAFS Classification] et traitées par résection cœlioscopique complète de leurs lésions. N'ont pas été incluses les patientes âgées de moins de 20 ans ou de plus de 40 ans ainsi que celles présentant d'autres facteurs d'infertilité (tubaire non endométriosique, endocriniennes ou spermatique). La fertilité des 34 patientes incluses a été évaluée en fonction des stades d'endométriose et de la modalité d'obtention de la grossesse (Assistance médicale à la procréation [AMP] ou naturelle).
Résultats |
Vingt-deux patientes ont été enceintes (65 %) après un délai médian de 8,5 mois (quartiles : 3 ; 15,5) [extrêmes : 1 ; 52] et 86,5 % des grossesses ont eu un accouchement comme issue. Le nombre de patientes enceintes a varié suivant le stade de gravité de l'endométriose (89 % pour les stades I–II, et 56 % pour les stades III–IV). Soixante pour cent des grossesses obtenues ont été spontanées dans un délai médian postopératoire de cinq mois (3 ; 9) [1 ; 52]. En cas de grossesse obtenue par AMP, le délai médian a été de 12 mois (9 ; 22) [2 ; 31]. Parmi les patientes enceintes de stades I–II, le délai médian d'obtention des grossesses a été de deux mois en cas de grossesse spontanée et 20,5 mois après AMP (p = 0,007). Pour les patientes enceintes de stades III–IV, les délais ont été respectivement de 8 et 12 mois (p = 0,79). Parmi les 21 % de patientes en échec de grossesse malgré une tentative d'AMP avant la chirurgie, 71 % ont été enceintes et pour les 4/5 sans recours à l'AMP. Parmi les 18 patientes (53 %) porteuses d'un endométriome, 50 % ont été enceintes. Parmi les quatre patientes ayant une endométriose digestive nécessitant une résection rectale, une patiente était enceinte.
Conclusion |
La résection complète des lésions d'endométriose par cœlioscopie chez des patientes infertiles depuis au moins un an et désireuses de grossesse, est associée à l'obtention d'une grossesse dans 65 % des cas sur une durée médiane de 8,5 mois, spontanément dans 60 % des cas. En cas d'endométriose stades I–II, on proposera après la chirurgie une tentative de grossesse spontanée pendant 8–12 mois avant un passage en AMP alors qu'en cas d'endométriose stades III–IV, on s'orientera plus rapidement (après un délai de six à huit mois) vers des techniques d'AMP.
Abstract |
Objectives |
To evaluate fertility outcome after laparoscopic management of endometriosis in an infertile population.
Materials and methods |
A retrospective analysis of 64 patients presenting more than one year infertility and a pregnancy-wish associated with minimal to severe endometriotic lesions (stage I to IV according to the revised American Fertility Society (rAFS) classification), treated using laparoscopic surgery in order to remove the entire lesions. We excluded women under 20 years and over 40, as well as those with other infertility factors (tubal non endometriosis-related, hormonal or sperm). Fertility of the remaining 34 patients was studied in relation to endometriosis stage and to pregnancy's mode (spontaneous or induced).
Results |
Pregnant women percentage was 65% (22 patients) within a 8.5 months (quartiles: 3; 15.5) [range: 1; 52] post-surgical time, and 86.5% pregnancies issued with a delivery. The rate of pregnant women depended on stage of endometriosis (89% for stages I–II, and 56% for stages III–IV). Sixty percent pregnancies were spontaneous within a 5 months (3; 9) [1; 52] post-surgical time to pregnancy average. When pregnancies were obtained with assisted reproductive techniques, the median post-surgical time to pregnancy was 12 months (9; 22) [2; 31]. Among women with stages I–II endometriosis, the median post-surgical time to pregnancy was 2 months when spontaneous and 20.5 months when induced (P = 0.007). In case of stages III–IV endometriosis, pregnancy's delay was 8 and 12 months respectively (P = 0.79). Among the 21% women who had had an induced pregnancy failure before surgery, 71% became pregnant and 80% spontaneously. Eighteen patients (53%) had an ovarian endometrioma and 50% of them became pregnant. Among the 4 patients who had colorectal endometriosis requiring colorectal resection, 1 pregnancy was obtained.
Conclusions |
These findings suggest that in a context of more than one year infertility only related to endometriosis, it is reasonable to offer these patients a complete operative laparoscopic treatment of their lesions, which enables 65% of them to be pregnant within a 8.5 months post-surgical median time to pregnancy and spontaneously in 60%. In case of stages I–II endometriosis we suggest a spontaneous pregnancy try during 8 to 12 months before starting induced pregnancy therapeutics instead of stages III–IV endometriosis where induced methods should be used after only 6 or 8 months.
Mots clés : Cœlioscopie , Endométriose , Infertilité , Grossesse , Assistance médicale à la procréation
Keywords:
Endometriosis
,
Fertility
,
Laparoscopy
,
Pregnancy
,
Assisted reproduction
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 36 - N° 4
P. 354-359 - juin 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.