Érythème pigmenté fixe bulleux à l’hydroxyzine et réactivité croisée avec les dérivés de la pipérazine - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les antihistaminiques sont prescrits dans l’allergie. De ce fait, on pourrait croire qu’ils ne peuvent pas être responsables de réactions d’hypersensibilité (HS). Ils sont pourtant, comme tout médicament (MCT), pourvoyeurs de toxidermies. Nous rapportons un cas d’érythème pigmenté fixe (EPF) bulleux à l’hydroxyzine (HZ), la cétirizine (CZ) et la lévocétirizine (LCZ).
Observation |
Une femme de 72 ans présentait depuis peu des bulles flasques sur fond érythémateux sur les mains, les pieds et le flanc. Des macules pigmentées arrondies de grande taille étaient notées. Le diagnostic d’érythème pigmenté fixe (EPF) bulleux était évoqué. Le seul MCT introduit récemment était l’HZ, à visée antiallergique et sédative. La patiente décrivait plusieurs épisodes similaires après prise de fluoroquinolones (FQ) et d’antihistaminiques (LCZ et CZ). Elle prenait en revanche de la loratadine et de la desloratadine sans effet secondaire. La biopsie montrait un aspect de nécrolyse épidermique toxique compatible avec un EPF bulleux. Les tests épicutanés réalisés avec l’ HZ, la CZ, la LCZ, la lomefloxacine (LMF) et la ciprofloxacine (CF) (cm3 30 % eau ; cm3 30 % vaseline) étaient négatifs aux lectures successives à 48h, 72h et 96h tant au niveau des séquelles pigmentées qu’au niveau de la peau saine. Le diagnostic d’EPF bulleux à ces différentes molécules était tout de même retenu et une carte contre-indiquant la CZ, la LCZ, l’HZ et les FQ était remise à la patiente. Quelques mois plus tard, la patiente reprenait accidentellement de la LCZ avant la réalisation d’une tomodensitométrie avec injection, provoquant une nouvelle poussée bulleuse de toutes les lésions séquellaires d’EPF.
Discussion |
Nous rapportons un cas d’EPF bulleux à l’HZ avec HS croisée à la CZ et la LCZ. Ces 3 antihistaminiques sont des dérivés pipérazinés, ce qui peut expliquer l’HS croisée. La loratadine et la desloratadine sont des dérivés pipéridinés, ce qui nous explique la bonne tolérance de ces molécules chez notre patiente. Plusieurs cas ont été rapportés dans la littérature. Les tests épicutanés étaient positifs dans certaines observations. La négativité des tests épicutanés dans notre observation ne modifie pas l’imputabilité des MCT car les tests épicutanés sont souvent négatifs dans les EPF (60 %). D’autre part, nous n’avons pas réintroduit les MCT chez notre patiente qui présentait une forme bulleuse et multilésionnelle. La réintroduction accidentelle de LCZ nous permet d’affirmer le diagnostic. L’HS à la LMF et à la CF pourrait être expliquée par la présence d’un noyau pipérazine dans ces molécules. Néanmoins, ce noyau est présent dans de très nombreux MCT, ce qui nous incite à rester prudent dans nos conclusions (Annexe A).
Conclusion |
Devant une toxidermie, l’imputabilité des antihistaminiques est à évoquer comme pour tout autre MCT.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergie, Antihistaminique, Érythème pigmenté fixe bulleux
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.187. |
Vol 144 - N° 12S
P. S139 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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