Des bulles indésirables - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de checkpoint ont révolutionné le traitement du cancer ; leurs effets indésirables cutanés sont fréquents. Cependant, les pemphigoïdes bulleuses (PB) immuno-induites sont rares.
Observations |
Cas 1 : un homme de 69 ans traité par nivolumab pour un adénocarcinome rénal à cellules claires métastatique consultait pour une dermatose bulleuse apparue 3 jours après la 24e perfusion (12e mois) (Annexe A). Les bulles, de grande taille, étaient situées au niveau des membres et des plis de flexion, à toit tendu et contenu séreux, sur peau saine, non prurigineuses. L’histologie montrait un décollement sous-épidermique avec signes de souffrance épidermique et un infiltrat discret. Des dépôts linéaires sous-épidermiques de C3 et IgG étaient visualisés à l’immunofluorescence directe (IFD), sur le versant épidermique en peau clivée. Les anticorps anti-BP180 étaient>199UA/mL, la recherche d’anticorps anti-collagène VII négative. Le diagnostic de PB était retenu, et le patient traité par propionate de clobétasol. L’évolution était favorable, permettant la poursuite du nivolumab.
Cas 2 : un homme de 63 ans, traité par nivolumab pour un mélanome unguéal auriculaire gauche métastatique, présentait lors de sa 20e perfusion une bulle de l’avant-bras droit (Annexe A). Il était connu pour une éruption eczématiforme des bras et du tronc depuis plusieurs mois, et rapportait des lésions vésiculeuses intermittentes. L’histologie montrait une bulle sous-épidermique avec infiltrat inflammatoire et l’IFD, un marquage linéaire intense de C3 et IgG sous-épidermique (versant épidermique en peau clivée). Les anticorps anti-BP180 étaient positifs à 83UA/mL. Le diagnostic de PB était posé et le patient traité par propionate de clobétasol. L’évolution était favorable, permettant une décroissance rapide des dermocorticoïdes et la poursuite du nivolumab.
Discussion |
Dix-neuf cas de PB induites sous inhibiteurs de checkpoint (anti-PD1, anti-PDL1, association anti-PD1 et CTLA4) ont été rapportés. Le sex-ratio était en faveur des hommes (2,4 :1) et l’âge médian de 74 ans. Le délai médian d’apparition était plus précoce sous nivolumab (3 mois) que sous pembrolizumab (6 mois). La clinique était typique de PB (bulles à toit tendu, prurit) ; une éruption de type maculo-papuleux précédait l’éruption bulleuse dans 7 cas. L’histologie et l’IFD étaient typiques mais une caractérisation immunologique précise n’était pas souvent effectuée (anticorps anti-BP180 positifs dans 3 cas). Le traitement comportait pour la majorité des cas dermocorticoïdes, corticothérapie générale, doxycycline ou immunosuppresseurs ; l’immunothérapie était interrompue dans 15 cas.
Conclusion |
Nous rapportons deux cas de PB d’apparition tardive sous nivolumab, résolutive sous corticothérapie locale seule, ayant permis la poursuite du traitement anti-PD1.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Nivolumab, Pemphigoïde bulleuse, Maladies bulleuses auto-immunes
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.215. |
Vol 144 - N° 12S
P. S153 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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