L’acné est une pathologie inflammatoire chronique de l’unité pilo-sébacée, qui touche 41 à 54 % des femmes adultes, avec une forme particulière qui est l’acné mandibulaire. L’objectif de ce travail était de caractériser la morphologie des follicules pilo-sébacés chez des patientes adultes atteintes d’acné, en peau saine et en peau atteinte, grâce à la technique de microscopie confocale.

Dans une première partie, on comparait la morphologie des follicules pilo-sébacés de la peau saine du front de 15 patientes atteintes d’acné diffuse à celle d’un groupe contrôle sans antécédent d’acné. Dans une seconde partie, on comparait le front et la zone atteinte mandibulaire dans un groupe de 15 patientes atteintes d’acné mandibulaire.

Sur les 791 follicules pilo-sébacés observés sur la peau saine du front des patientes atteintes d’acné diffuse, le diamètre de l’infundilum était plus large, avec une paroi épaissie (68 %, p<0,001), une hyperkératinisation de l’infundibulum plus marquée (65 %, p<0,001), et plus de matériel amorphe (44 %, p<0,001) en comparaison au groupe contrôle. Une inflammation était observée au niveau de 20 % des follicules. Dans la seconde partie, 569 follicules en zone mandibulaire atteinte étaient comparés à 475 follicules sur peau saine du front (femmes atteintes d’acné mandibulaire). En zone mandibulaire, les follicules étaient significativement plus larges, avec une paroi épaissie (76 %, p<0,001), plus hyperkératinisée (72 %, p<0,001), avec également significativement plus de matériel amorphe (47 %, p=0,002) et plus d’inflammation (23 %, p=0,02) par rapport à la zone frontale. Au niveau mandibulaire, seulement 0,2 % des follicules présentaient des signes isolés d’inflammation sans hyperkératinisation. Au contraire, on retrouvait l’association d’une paroi épaissie, d’une hyperkératinisation, de matériel amorphe et d’inflammation au niveau de 15 % des follicules sur cette zone (Annexe A).

Les signes d’hyperkératinisation de l’ostium folliculaire et d’inflammation sont présents en peau visuellement saine chez les patientes adultes atteintes d’acné. Ces résultats sont un argument supplémentaire pour traiter toute la surface cutanée (visage entier) avec des traitements topiques à large spectre. En zone mandibulaire, l’hyperkératinisation précède l’inflammation, soulignant le rôle du microcomédon dans la formation des lésions inflammatoires sur cette zone, et l’intérêt de prescrire un traitement à la fois kératolytique et anti-inflammatoire chez ces patientes.

La technique de microscopie confocale permet l’étude de processus dynamiques in vivo sans intervention invasive. Elle permet de mieux comprendre les mécanismes de l’acné et est également intéressante pour évaluer l’efficacité des traitements de l’acné.