S'abonner

Lésions mélanocytaires d’interprétation histologique difficile avec seconde lecture d’experts : impact sur la prise en charge - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.308 
S. Cales 1, , A. de la Fouchardière 2, B. Vergier 3, C. Nicolas 4, F. Truchetet 5, A. Leroux 6, C. Vigouroux 7, F. Granel Brocard 1, A.-C. Bursztejn 1, J.-L. Schmutz 1
1 Dermatologie, CHU de Nancy, France 
2 Biopathologie, centre Léon-Berard, Lyon, France 
3 Anatomie pathologique, CHU de Bordeaux, France 
4 Dermatologie, ALPUD, Commercy, France 
5 Dermatologie, hôpital Bel Air, Thionville, France 
6 Anatomie pathologique, institut cancérologique de Lorraine, France 
7 Anatomie pathologique, CHU de Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Certaines lésions mélanocytaires excisées par le dermatologue sont d’interprétation histologique difficile ou discordante par rapport à la clinique, nécessitant parfois un avis d’expert.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective auprès des dermatologues libéraux et hospitaliers, en collaboration avec des anatomopathologistes, afin de déterminer la fréquence des relectures ainsi que leur impact sur la prise en charge des patients. Les lésions mélanocytaires ayant nécessité une relecture sur demande de l’anatomopathologiste ou du dermatologue (ou plus rarement du chirurgien maxillo-facial) de janvier 2013 à mars 2017 dans les départements de la Moselle et de la Meurthe et Moselle, ont été incluses. Les avis experts étaient demandés au centre Léon-Berard de Lyon ou au CHU de Bordeaux.

Résultats

Ont été incluses 327 relectures ; 78 dossiers ont pu être examinés dont 44 provenant de dermatologues libéraux et 31 d’hospitaliers. L’âge moyen des patients était de 44 ans (5–91) et le sex-ratio M/F de 1,13. Les diagnostics des lésions mélanocytaires d’interprétation difficile après relecture étaient : 12 nævus bénins, 2 nævus de Reed, 8 nævus de Spitz, 18 mélanomes « superficial spreading melanoma » (SSM) invasifs, 12 mélanomes SSM intra-épidermiques, 2 mélanomes de Dubreuilh, 1 mélanome plexiforme, 1 mélanome nodulaire, 1 mélanome spiztoïde, 1 mélanome « acral lentiginous melanoma » (ALM), 4 mélanomes nævoïdes, 8 précurseurs de mélanomes « Melanocytic Intraepidermal Neoplasia » (MIN), 2 lésions « melanocytic tumors of uncertain malignant potential » (MELTUMP), 3 nævus avec perte d’expression de BAP1, 2 « deep penetrating nævus » (DPN) et un nævus bleu. On notait une confirmation du diagnostic initial dans 74 % des cas. Le délai de réponse était en moyenne de 3 semaines. Le délai entre l’exérèse et la reprise avec marges en cas de lésion maligne, était de 57jours.

Discussion

Cette étude montre qu’un nombre important de lésions mélanocytaires sont adressées à des centres experts pour relecture. Cette relecture induit un délai de réponse supplémentaire, lié au caractère unique de l’interlocuteur et parfois à des techniques d’immunohistochimie ou d’hybridation in situ nécessitant du temps. Elle peut modifier la prise en charge du patient. Les cas requalifiés en mélanome justifient une reprise chirurgicale complémentaire ; le délai théoriquement admis de 30jours pour une reprise d’exérèse ne peut alors plus être respecté. L’augmentation probable du risque de récidive qui en découle implique une responsabilité médico-légale entre les dermatologues et anatomopathologistes. Un problème médicoéconomique existe aussi du fait de l’absence de prise en charge financière par la caisse primaire d’assurance maladie.

Conclusion

Le manque crucial d’experts en diagnostic de lésions mélanocytaires difficiles engendre un délai important dans la prise en charge des mélanomes, pouvant probablement augmenter le risque de récidive locorégionale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chirurgie cutanée oncologique, Expertise histologique, Mélanome


Plan


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S200 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Œdème cyanique chronique douloureux des doigts
  • A. Soenen, C. Durant, H. Aubert, M. Guitteny, E. Kuhn Bougouin, M. Gahier Penhoat, D. Kassam, C. Bailly, S. Barbarot
| Article suivant Article suivant
  • Oligodactylite destructrice isolée : une présentation inaugurale rare de sarcoïdose
  • I. Nicoletis, R. Gabeff, D. Chu Miow Lin, E. Marteau, M. Samimi

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.