Mutation L265P MYD88, outil diagnostique du lymphome lymphoplasmocytaire cutané satellite de maladie de Waldenström - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les manifestations cutanées spécifiques associées à la maladie de Waldenström (MW) sont rares, regroupant celles liées aux dépôts cutanés d’IgM et aux infiltrats cellulaires spécifiques (lymphome lymphoplasmocytaire–LLP). Récemment, la mutation somatique L265P du gène MYD88 a été rapportée comme spécifique des LLP, notamment de la MW. Nous rapportons deux nouveaux cas de LLP avec étude de MYD88.
Observations |
Une patiente de 76 ans présentait en 2016 des plaques violines infiltrées de la partie supérieure du visage associées à une hépatomégalie. La 2e observation est celle d’ un homme de 83 ans suivi pour une MW depuis 2001 sans atteinte viscérale, en rémission depuis 2011 après 3 lignes thérapeutiques. En 2015, il présentait une cinquantaine de papules asymptomatiques chamois ou violines du tronc et des membres. Dans les 2 cas, l’examen histologique confirmait une atteinte cellulaire spécifique de LLP avec la présence d’un infiltrat dense dermique et hypodermique fait de lymphocytes B CD20+CD5-CD10− et de cellules à différenciation plasmacytoïde CD138+, avec monotypie kappa en hybridation in situ. La mutation L265P MYD88 était retrouvée dans les 2 cas. Pour le premier cas, les explorations posaient le diagnostic de MW (population lymphocytaire B mature clonale exprimant une IgM kappa, pic monoclonal IgM à 22g/L, moelle riche infiltrée par une population lymphoplasmocytaire atypique). Le scanner confirmait l’hépatomégalie. Un traitement par 6 cycles de bendamustine-rituximab permit une régression du pic (7g/L) et une désinfiltration complète des lésions. Le deuxième cas ne présentait pas de rechute extracutanée de la MW (pas de cytopénie, pic IgM stable à 4g/L, scanner normal). Le myélogramme montrait une moelle riche avec un contingent lymphocytaire normal. La recherche de clone B était positive dans la peau et dans le sang, mais de profil différent. Un traitement par ibrutinib sera proposé si les lésions cutanées deviennent symptomatiques ou en cas de rechute circulante du LLP (Annexe A).
Discussion |
La mutation L265P de MYD88 est très spécifique des LLP car présente dans 90 % des cas, contrairement aux autres hémopathies où elle est marginale, sauf pour les lymphomes B à grandes cellules de type jambe. Parmi les 12 cas publiés de LLP cutané associé à une MW, un seul cas a été exploré, mettant en évidence une mutation de MYD88, comme dans nos 2 cas. Le diagnostic différentiel de LLP cutané secondaire avec d’autres lymphomes primitivement cutanés, en particulier de la zone marginale, peut être difficile, comme dans notre 2e cas qui ne présente pas de rechute circulante. La présence de cette mutation de MYD88 constitue donc une aide diagnostique importante.
Conclusion |
La détection de la mutation L265P de MYD88 est un nouvel outil moléculaire diagnostique dans les localisations cutanées de LLP, dont nous rapportons 2 nouveaux cas.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lymphome lymphoplasmocytaire, Maladie de Waldenström, MYD88
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.454. |
Vol 144 - N° 12S
P. S276 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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