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L’ingénol mébutate est efficace contre les verrues récalcitrantes des patients immunodéprimés - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.459 
M. Mrad 1, 2, 3, , R. Merhi 3, N. Ayoub 3
1 Inserm UMR S 938, centre de recherche Saint-Antoine 
2 Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris, France 
3 Service de dermatologie, CHU Notre-Dame-des-Secours, Beyrouth, Liban 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La viabilité des organes transplantés nécessite une immunosuppression à vie. L’immunodéficience résultante entraîne un surrisque d’infections virales et de tumeurs viro-induites. Les infections dues aux virus du papillome humain (VPH) sont les plus fréquentes ; plus de 80 % des patients présentent des verrues 5 ans après la transplantation. Contrairement aux lésions chez les immunocompétents, ces verrues répondent rarement aux traitements habituels. Nous rapportons un cas de verrues plantaires chez un patient immunodéprimé résistantes à de nombreuses modalités thérapeutiques, traitées avec succès par l’ingénol mébutate.

Observations

Un patient âgé de 30 ans, transplanté rénal, présentait des lésions plantaires douloureuses, résistantes à différents traitements, y compris la cryothérapie, le 5-FU, l’imiquimod, la podophylline, le laser CO2 et l’électrocoagulation. Le patient était sous traitement immunosuppresseur incluant la cyclosporine 175mg/j, l’azathioprine 100mg/j et la prednisone 10mg/j. L’examen montrait de nombreuses plaques hyperkératosiques, confluentes, ponctuées de points noirs au niveau des plantes des pieds. Le diagnostic clinique de verrues plantaires était fait et la PCR confirmait la présence de VPH de type 1 et 2. Étant donné la résistance aux traitements classiques et l’aggravation de son état, un traitement avec l’ingénol mébutate crème 500 mcg/g/j pour 2jours était instauré.

Résultats

Une amélioration significative était observée après 4 semaines. Une deuxième et une troisième cures de 2jours étaient faites à la semaine 6 et à la semaine 12, entraînant la guérison des lésions sans aucune récidive après 12 mois de suivi (Annexe A).

Discussion

Le traitement des verrues plantaires chez les immunodéprimés présente une difficulté thérapeutique. L’ingénol mébutate est un diterpène ester, molécule active de la plante Euphorbia peplus, connue pour ses propriétés dans les cancers. Il induit une chimio-ablation des lésions cutanées grâce à un effet apoptotique dû à sa toxicité cellulaire, mais provoque aussi des réponses immunes médiées par l’activation de la protéine kinase C delta. L’irritation cutanée est maximale au quatrième jour après l’application. L’effet thérapeutique optimal est évalué 8 semaines après traitement. Les kératoses actiniques représentent l’indication principale de l’ingénol mébutate. Les lésions du visage et du cuir chevelu sont traitées par l’ingénol mébutate 150μg/g/j pendant 3jours consécutifs tandis que les lésions du tronc et des extrémités sont traitées par l’ingénol mébutate 500m μg/g/j appliqué pendant 2jours.

Conclusion

Nous présentons le premier cas de verrues plantaires étendues chez un patient immunodéprimé traitées avec succès par l’ingénol mébutate, ceci suggérant que cet agent puisse constituer un ajout précieux à l’arsenal thérapeutique contre les infections à VPH rebelles aux traitements classiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunodéprimés, Ingénol mébutate, Verrues plantaires


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.459.


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Vol 144 - N° 12S

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