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Les résultats de sérologies de syphilis rendus par les laboratoires de ville sont-ils fiables ? - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.477 
J. Lemasson 1, 2, , S. Fouéré 3, 4, Y. Pierre 1, A. Bianchi 5, N. Benhaddou 6, P. Le Bozec 1, B. Phung 2, 7, P. Grange 6, W. Tosini 2, 7, V. Descamps 8, Y. Yazdanpanah 7, N. Dupin 6, 9, 10, F. Bouscarat 2, 8
1 Dermatologie, hôpital Beaujon, Clichy, France 
2 CeGIDD, hôpital Bichat, France 
3 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
4 CeGIDD, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
5 Laboratoire départemental de biologie médicale SPAS/DPAS, conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Bondy, France 
6 CNR syphilis, hôpital Cochin-Tarnier, Paris, France 
7 SMIT 
8 Dermatologie, hôpital Bichat, France 
9 CeGIDD 
10 Dermatologie, hôpital Cochin-Tarnier, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La syphilis (Σ), IST potentiellement grave, en recrudescence depuis 20 ans, a une prévalence croissante chez les hommes homosexuels (HSH). Son dépistage nécessite des tests sensibles fiables et standardisés. Nous rapportons 3 cas de Σ avérées pour lesquels les tests effectués en laboratoires de ville étaient en défaut.

Observations

Il s’agissait de 3 HSH multipartenaires VIH négatifs. (1) Un homme de 45 ans consultait pour une Σ secondaire avec fièvre, adénopathies, syphilides palmoplantaires. La sérologie faite en ville (Labo1) à j15 du début des signes montrait : TPHA BIORAD®>5120, VDRL charbon ALL-DIAG négatif, concluant « cicatrice sérologique » ; celle faite à l’hôpital (j17) confirmait la Σ active (TPHA et VDRL BIORAD® 10240 et 128). Les signes étaient résolutifs sous benzathine-pénicilline G (BPG : 2,4MU). (2) Un homme de 61 ans, traité pour Σ à 31 ans, présentait des papules palmoplantaires, une perlèche, une choriorétinite évoquant une Σ secondaire. Le VDRL charbon ALL-DIAG réalisé à j15 et j30 du début était négatif en ville (Labo1) et le TPHA+ en faveur d’une cicatrice sérologique ; à l’hôpital, le RPR à j50 était +(1/128), la PCR tréponème sur la perlèche+et la ponction lombaire confirmait une neuro Σ. Un traitement par pénicilline G IV 14jours permettait la guérison. (3) Un homme de 34 ans présentait un chancre Σ. TPHA (hémagglutination indirecte Fumouze®) et RPR (test de floculation ASI Fumouze®) réalisés en ville (Labo2) à j15 et j30 du début du chancre étaient négatifs et à l’hôpital TPHA=80 et VDRL=8 à j32. Une injection de BPG guérissait le chancre. Le prélèvement j30 re-testé à distance au labo2 montrait un TPHA négatif et un RPR à 1/8.

Discussion

Ces données interrogent sur la fiabilité des tests effectués et de leur mise en œuvre. Les 2 laboratoires concernés sont centralisés sur des plateformes incluant chacune 8 laboratoires (Paris et proche banlieue : 125 tests/semaine au total). Une enquête auprès des laboratoires et fabricants des tests concernés après alerte au CNR Σ est en cours. Les retards diagnostiques peuvent faire méconnaître des complications graves (patient 2), induire des hospitalisations coûteuses et une propagation de la maladie. La nomenclature des actes de biologie devrait adopter l’argumentaire de la HAS permettant aux laboratoires de mettre en place les techniques de screening automatisées (Elisa IgG/IgM), tout test de dépistage tréponémique+devant entraîner un test non tréponémique (VDRL/RPR) quantitatif (dilutions évitant le phénomène de prozone possible : patients 1 et 2). L’accréditation des techniques d’analyses de biologie médicale doit permettre d’améliorer la qualité et la fiabilité des résultats rendus.

Conclusion

Le diagnostic clinique et biologique de la syphilis est un enjeu de santé publique. Il doit bénéficier de tests sérologiques standardisés, fiables et correctement utilisés par les laboratoires d’analyses médicales. L’entrée dans l’accréditation COFFRAC par l’ensemble des laboratoires est une priorité majeure.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infections sexuellement transmises, Syphilis, TPHA et VDRL


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Vol 144 - N° 12S

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