Efficacité de la combithérapie par nivolumab et ipilimumab dans les mélanomes métastatiques - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Des récentes études ont mis en évidence une augmentation des taux de réponse objective et de survie sans progression avec la combithérapie par nivolumab, un anticorps anti-PD-1, et ipilimumab, un anticorps anti-CTLA-4, en 1re ligne dans les cas de mélanomes métastatiques, comparée aux résultats obtenus avec chaque molécule administrée séparément. Cependant, cette combinaison n’a encore jamais été évaluée chez des patients ayant progressé après mono-immunothérapie ou thérapie ciblée. L’objectif est de comparer l’efficacité de la combithérapie par nivolumab et ipilimumab en 1re ligne (groupe 1), après échec d’une immunothérapie par anti-PD-1 et/ou anti-CTLA-4 administrée de manière séquentielle (groupe 2) et après échec de la thérapie ciblée (groupe 3).
Matériel et méthodes |
Tous les patients ayant reçu au moins une dose de combithérapie par nivolumab et ipilimumab entre août 2015 et janvier 2017 ont été inclus dans cette étude rétrospective multicentrique menée dans 7 centres français et suisses. Les critères de jugement étaient la survie globale (OS), la survie sans progression (PFS), le taux de réponse objective (ORR) et complète (CR), et la toxicité.
Résultats |
Au total, 71 patients ont été inclus dont 26 dans le groupe 1, 28 dans le groupe 2 et 17 dans le groupe 3. La majorité des patients étaient PS 0 (63 %) et stade M1c (94 %). Les métastases cérébrales étaient plus fréquentes et les taux de LDH plus élevés chez les patients des groupes 2 et 3 que du groupe 1 (p=0,03 et 0,02 respectivement). La survie sans progression était significativement plus longue chez les patients du groupe 1 que du groupe 2 (HR 0,33 ; IC95 %: 0,15–0,73, p=0,006) et du groupe 3 (HR 2,81 ; IC95 %: 1,16–6,82 ; p=0,02). Dans les groupes 1, 2 et 3, les taux de survie globale à 6 mois étaient respectivement de 87,8 %, 74,3 % et 68,6 %. Les taux de réponse objective et de réponse complète étaient respectivement plus élevés en première ligne (58 % et 38 %) que dans les groupes 2 (32 % et 4 %) et 3 (35 % et 11 %). Des effets indésirables de grade 3 et 4 étaient observés dans 42 % des cas, sans différence significative (p=0,3) entre les groupes 1 (54 %), 2 (36 %) et 3 (35 %).
Discussion |
Cette étude est la première à confirmer l’efficacité supérieure de la combithérapie en 1re ligne dans les mélanomes métastatiques en termes de PFS, ORR et CR, comparée aux résultats obtenus après échec d’une mono-immunothérapie ou une thérapie ciblée. Le gain d’efficacité doit néanmoins être mis en balance d’une toxicité sévère, semblant plus fréquente chez les patients naïfs.
Conclusion |
La combithérapie chez les patients naïfs atteints de mélanome métastatique présente une efficacité supérieure à celle observée après progression sous mono-immunothérapie ou thérapie ciblée. De plus grandes études sont nécessaires pour déterminer la séquence optimale de traitement des mélanomes métastatiques et clarifier le rapport bénéfice/risque de la combithérapie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Combithérapie, Ipilimumab, Mélanome métastatique, Nivolumab
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S69 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?