Porokératose actinique disséminée superficielle avec mutation de la mévalonate kinase : premier cas chez une caucasienne - 25/11/17
pages | 2 |
Iconographies | 2 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Les porokératoses sont un groupe de maladies rares caractérisées par un trouble de la kératinisation. Elles se manifestent cliniquement par des papules ou plaques kératosiques avec une bordure surélevée (« chemin de ronde »), et histologiquement par la présence d’une lamelle coronoïde. En 2012, des mutations hétérozygotes du gène de la mévalonate kinase (MVK) ont été décrites dans des familles chinoises. Nous rapportons un cas de porokératose actinique disséminée superficielle (PADS) lié à une mutation originale du gène MVK chez une femme caucasienne.
Observations |
Une patiente de 66 ans avait depuis l’âge de 17 ans des lésions kératosiques lentement extensives. L’examen trouvait de multiples lésions érythémateuses, rondes ou polycycliques, à centre légèrement atrophique et à bordure kératosique surélevée. Les lésions étaient symétriques, présentes sur le tronc mais prédominant sur les membres et le visage. La biopsie cutanée montrait une lamelle coronoïde. L’âge de début, l’aspect et la topographie des lésions étaient en faveur d’une PADS. L’étude du gène MVK retrouvait une mutation germinale hétérozygote c.931 G>C, responsable d’une substitution de la glycine 311 en arginine (G311R). Dans la famille, le père et le frère de la patiente présentaient de rares lésions de porokératose tandis que la mère et la fille étaient indemnes de lésions et n’étaient pas porteuses de la mutation G311R.
Discussion |
Les mutations homozygotes du gène MVK sont responsables de l’aminoacidurie mévalonique et du syndrome hyper-IgD. Des mutations hétérozygotes ont été associées à la porokératose de Mibelli et à la PADS. Ces études n’ont été réalisées que dans la population chinoise et notre cas est le premier chez une caucasienne. La mutation faux sens G311R de notre patiente est probablement causale. En effet, cette mutation remplace un petit acide aminé apolaire par un volumineux acide aminé basique. La glycine 311 est très conservée chez les vertébrés et est localisée dans le domaine de liaison à l’ATP, prédisant un effet délétère de la mutation G311R sur l’activité enzymatique de la mévalonate kinase. De plus, deux personnes saines de la famille ne sont pas porteuses de la mutation. Des mutations inactivatrices de plusieurs gènes en aval de la MVK (PMVK, MVD, FDPS) codant d’autres enzymes de la voie du mévalonate ont été rapportées dans des familles chinoises avec porokératose, suggérant un rôle clé de cette voie de biosynthèse des isoprénoïdes et du cholestérol dans la physiopathologie de la maladie. Cependant, les mécanismes conduisant au trouble de la kératinisation ne sont pas encore élucidés (Annexe A).
Conclusion |
Nous rapportons la première observation de PADS avec mutation du gène MVK chez une patiente caucasienne, confirmant l’implication de la voie du mévalonate dans les porokératoses. La mutation faux sens (G311R) du gène MVK est originale et certainement responsable des lésions cutanées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gène mévalonate kinase (MVK), Mutation, Porokératose
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.102. |
Vol 144 - N° 12S
P. S94-S95 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?