La chirurgie rectale est difficile du fait de l’anatomie du rectum dans la concavité sacrée. Mesurer la difficulté chirurgicale est particulièrement délicat, les marqueurs intra ou postopératoires immédiats marquent mal cette difficulté. La stomie à deux ans alors qu’une conservation sphinctérienne et un rétablissement de continuité étaient envisagés est un marqueur tangible d’échec de la stratégie initiale.

Il s’agit d’une étude rétrospective, bicentrique incluant tous les malades nécessitant un proctectomie totale pour cancer avec intention de rétablissement de continuité entre 2010 et 2014. Nous avons recueilli des mesures de pelvimétrie et des mesures de diamètre et aire du mésorectum ainsi que les facteurs de risques habituels de difficulté chirurgicale. Une association statistiquement significative a été recherchée entre ces facteurs et la présence d’une stomie à deux ans.

Quarante-huit patients ont été inclus dans l’étude. Quatre-vingt-dix pour cent avaient eu un traitement néoadjuvants, 85 % des patients avaient été opérés sous laparoscopie, 77 % des patients ont eu une stomie de protection. Quatre-vingt-neuf pour cent des patients ont eu une fermeture de leur stomie, tandis que 19 % des malades ont du avoir une stomie pour une complication dans un second temps. Lors de l’analyse uni et multivariée, le fait d’avoir un rapport aire du mésorectum/diamètre bi-ischiatique supérieur à 2,5 était significativement associé à la présence d’une stomie à deux ans.

Les auteurs pensent que le rapport diamètre du mésorectum/diamètre bi-ischiatique est un bon marqueur de difficulté chirurgicale, elle-même liée à la morbidité et à la présence d’une stomie à distance dans une population de patients chez qui un rétablissement de continuité était prévu.