La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la cinquième cause de mortalité mondiale. Elle est notamment caractérisée par des remaniements de l’épithélium des voies aériennes altérant la clairance mucociliaire [1Pain M., Bermudez O., Lacoste P., Royer P.J., Botturi K., Tissot A., et al. Tissue remodelling in chronic bronchial diseases: from the epithelial to mesenchymal phenotype Eur Respir Rev 2014 ;  23 : 118-130 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Étant donné que la cellule basale non différenciée est à l’origine des cellules sécrétrices et ciliaires de l’épithélium respiratoire [2Crystal R.G. Airway basal cells Am J Respir Crit Care Med 2014 ;  190 : 1355-1362 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références] et qu’elle possède un cil primaire [3Jain R., Pan J., Driscoll J.A., Wisner J.W., Huang T., Gunsten S.P., et al. Temporal relationship between primary and motile ciliogenesis in airway epithelial cells Am J Respir Cell Mol Biol 2010 ;  43 : 731-739 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], l’objectif de cette étude est la caractérisation des cils primaires des cellules basales chez des patients BPCO et non BPCO.

L’analyse de la présence des cils primaires et moteurs a été réalisée par immunohistochimie sur des coupes tissulaires de bronches de 32 patients ayant subi une résection pulmonaire dans un contexte de pathologie cancéreuse. Les patients sont classés en fonction de leur statut tabagique et du stade de sévérité spirométrique de la BPCO : 16 patients non BPCO (9 non-fumeurs, 4 ex-fumeurs, 3 fumeurs) et 16 patients BPCO (4 BPCO de stade 1, 10 BPCO de stade 2 et 2 BPCO de stade 3).

Nous avons montré pour la première fois que les cellules basales de l’épithélium respiratoire normal présentent des cils primaires. De façon très intéressante, les cellules basales situées dans les zones de remodelage épithélial contiennent un nombre plus élevé de cils primaires. Les cellules basales présentes au sein de l’épithélium respiratoire histologiquement normal chez les patients atteints de BPCO ont 2 à 3 fois plus de cils primaires que des patients non BPCO et d’un facteur 10 dans les zones de remodelage.

La présence d’une quantité élevée de cils primaires au niveau des cellules basales est associée à un remodelage épithélial, notamment chez des patients BPCO. L’étude des cils primaires et l’identification des acteurs responsables de l’altération de la ciliogenèse pourraient constituer un outil diagnostique et aboutir au développement de stratégies thérapeutiques dans le contexte des pathologies respiratoires obstructives chroniques.