Particularités épidémiologiques et fonctionnelles des phlegmons des gaines des fléchisseurs – à propos de 13 cas et revue de la littérature - 29/11/17
Résumé |
Le phlegmon des gaines des fléchisseurs (PGF) est une infection grave, enraidissante, qui engage le pronostic fonctionnel de la main. C’est une urgence thérapeutique. À partir d’une série de patients opérés dans notre service, nous essayons de décrire les aspects cliniques et épidémiologiques de cette pathologie. Une étude rétrospective a été réalisée intéressant 13 patients, 5 femmes et 8 hommes, d’âge moyen de 36 ans, d’origine rurale dans 70 % des cas, tous droitiers. Le délai moyen de consultation était de 6jours. 75 % des patients n’ont reçu aucun traitement préalable. Tous les patients ont présenté une symptomatologie évocatrice faite d’une impotence fonctionnelle, un œdème et une douleur des culs de sacs. Tous les patients ont été traités par une excision de la porte d’entrée et des tissus infectés et nécrosés, suivie d’une immobilisation et d’une antibiothérapie à base d’amoxicilline–acide clavulanique pendant au moins 2 semaines. 38 % des patients ont été opérés au stade I avec une synoviale respectée et 62 % au stade II ayant nécessité une synovectomie complète. 23 % des patients ont eu un complément d’excision au bloc et un patient a bénéficié d’un geste de couverture secondaire après 10jours. Pour un délai de consultation supérieur à 7jours, 80 % des patients étaient d’origine rurale et ils présentaient tous un phlegmon au stade II. Les examens bactériologiques ont isolé un Staphylococcus aureus dans 4 cas, la culture était négatives pour les autres. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 5,7jours. La rééducation a été commencée après 15jours en moyenne, et la reprise d’activités limitées après cicatrisation cutanée été faite à partir du 45e jour. Au dernier recul, 83 % des patients ont gardé une raideur articulaire des IP. Le phlegmon des gaines des fléchisseurs peut faire suite à une inoculation directe, à une diffusion à partir d’un foyer infectieux de voisinage ou par voie hématogène. Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés tels que de diabète, l’immunodépression et le tabagisme. Le résultat fonctionnel est d’autant plus mauvais que le stade initial est avancé, que l’infection est à streptocoque B-hémolytique et que la prise en charge thérapeutique est retardée. Le phlegmon des gaines des fléchisseurs touche une population jeune et active. Une prise en charge chirurgicale au plus bref délai, sans prescription aveugle d’antibiotiques, permettrait de réduire la durée d’hospitalisation et de repos et de minimiser les séquelles fonctionnelles.
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Vol 36 - N° 6
P. 478 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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